L'histoire :
A Washington, une commission d'enquête du Congrès américain se penche sur le cas de 3 patrons. Ces derniers se seraient rendus coupables de délits d'initiés, juste avant la faillite de leurs groupes. Les montants faramineux des parachutes dorés qu'ils se sont accordés aggravent encore leur cas. Parmi eux, Aldo Moretti, qui a fait fortune dans le prêt hypothécaire immobilier, ne se bile pas trop. D'une part, il peut compter sur les talents d'orateur d'un excellent avocat – et ami. D'autre part, il se soucie d'autant moins de son sort que les bonus monumentaux qu'il a perçus lui permettent aujourd'hui de se déplacer en jet privé et en voiture de sport, puis de se détendre le soir venu dans sa villa de luxe et dans les bras d'une maîtresse de compétition : il sort avec Jenny Sandman, une mannequin super sexy de 40 ans son cadet. Pourtant, sans raison apparente, Moretti la plaque un beau jour, après une séance de galipettes, de manière plutôt cavalière. Deux jours plus tard, on le retrouve assassiné sur le bord de sa piscine, de trois balles à bout portant. L'enquête échoit au duo d'agents du FBI Capelli et Horowitz...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la lignée du premier diptyque, ce second opus focalise de nouveau sur quelques déviances bancaires récemment mis en exergue par la crise financière dites des « subprimes ». Les principes qui coincent s'appellent ici parachutes dorés, délits d'initiés et montages véreux des organismes prêteurs. Afin de ne pas trop énerver le lecteur avec ces pratiques scandaleuses, le scénariste flingue d'entrée de jeu le patron pourri (ça soulage). C'est d'ailleurs cette problématique de départ qui va nourrir toute l'intrigue qui suit : qui a tué cet enfoiré de Moretti ? Le duo d'agents du FBI qui menait les débats sur le premier diptyque – l'expérimenté Capelli et le jeune Horowitz – rempile et enquête en collectant des indices et en se forgeant des convictions sur des suspects. Si le point de départ et la structure sont donc classiques du polar, il est moins courant de voir des héros se planter aussi copieusement. Avec tout son savoir-faire narratif, Philippe Richelle nous propose donc un slalom subtil et jouissif entre vraies et fausses pistes, sans qu'on sache pour le moment lesquelles vont s'avérer payantes. Avec la distanciation subtile qui fait sa marque de fabrique, impeccablement servi par le trait semi-réaliste de Dominique Hé, il entremêle aux investigations centrales des séquences qui prendront tout leur sens dans la seconde partie du diptyque. Rappelons en effet que les Secrets bancaires fonctionnent toujours deux par deux...
