L'histoire :
Sébastien Destremau arrive sur l'Atlantique Nord après une violente nuit d'intempéries. Cette fois, le voilier va à toute vitesse, porté par un vent fort. Le bateau tape sur chaque vague qu'il rencontre. Sébastien observe avec inquiétude : il a peur que la coque lâche. Il relit le mail de Claire, sa sœur, qui lui donne des conseils pour pouvoir mieux pêcher. Il faut dire qu'il n'a pas réussi à prendre grand-chose depuis le début de la course, mis à part des algues ! Cap aux Sables d'Olonne pour les dernières étapes du Vendée Globe. Il sait que celui qui était devant lui, Pieter Heerema, a atteint l'arrivée il y a deux jours. Il est désormais tout seul en lice et le dernier des derniers. Quand il arrivera aux Sables, y aura-t-il quelqu'un pour l'attendre et l'accueillir ? Peu importe : il s'en fiche, car il ne court pas après la gloire. Cela fait quatre mois qu'il est sur mer et il aura tout vécu : des moments magiques et uniques tout comme des instants de désespoir et de sombre solitude. Ses ennuis ne sont pas totalement terminés cependant : au large de l'île de Ré, son bateau est immobilisé, la quille prise dans un filet de pêche...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le Vendée Globe est certainement l'une des courses les plus fascinantes qui existe. Glénat adapte ici le roman de Sébastien Destremau : Seul au monde. Il faut dire que la vie de ce navigateur à de quoi intéresser plus d'un lecteur puisqu'il est un coureur malheureux de la fameuse course des Sables d'Olonne, arrivé bon dernier en 2017. Arrivé dernier avec plus de 50 jours de retard sur le vainqueur, Destremau n'avait rien d'une vedette et pourtant, quel destin ! Serge Fino, lui aussi en solitaire, adapte parfaitement un récit de vie fort et poignant. Jouant sur les flashbacks, il raconte pas à pas l'évolution d'un homme qui aura toujours entendu l'appel de la mer comme une bouée de sauvetage. On pourra trouver cela bavard parfois, avec beaucoup de textes en encadrés narratifs ; ou tout simplement trop réaliste. Et pourtant, cette biographie vaut vraiment le détour. Ce n'est pas seulement une ode à la navigation, même si les étapes de la course, de la préparation à l'épreuve, sont parfaitement décrites. Ce n'est pas non plus un cours pédagogique sur l'activité en mer, même si certains passages sont pointus et passionnants, avec un vocabulaire bien sûr spécialisé. Ce n'est surtout pas une façon édulcorée de raconter la vie d'un grand marin. C'est tout simplement une biographie atypique, simple et touchante. Les passages sur l'enfance de Sébastien Destrmau sont déchirants d'authenticité et la peinture du caractère bien trempé du navigateur est remarquable. D'autant que Fino s'applique à dessiner les grands espaces et la nature dans toute sa beauté. Plus à l'aise pour représenter les décors que les visages, l'artiste offre des plans prodigieux de beauté, avec une mer en vedette qui garde toute son immensité et son mystère. La couleur directe en aquarelles renforce ce dépaysement total et cette fascination de l'océan. Une superbe aventure doublée d'une histoire de vie touchante.