L'histoire :
A l’approche de Noël 1993, Sébastien est bien occupé : il essaie d’organiser la coupe America. Mais c’est l’absence de trop pour sa femme Geneviève qui lui fait des reproches et le regarde avec un air abattu. Sébastien n’apprécie pas du tout cette mise au point et il le fait savoir. Alors oui, il est égoïste et ne supporte pas le train-train quotidien. Et puis, une Coupe pareille ce n’est pas tous les ans, alors que la Noël arrive tous les ans. Rien ne l’arrêtera dans ce qu’il souhaite faire. Silencieuse, Geneviève le regarde avec un air perdu. Pour elle, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Elle décide de quitter Sébastien. Évidemment, elle prend ses enfants et c’est le début d’une nouvelle vie rude et solitaire pour Sébastien. Il ne peut plus voir ses enfants, pas même les appeler. Et finalement, il a fait tout ça pour rien, car il lui manque quelques milliers de dollars pour financer l’opération. La vie passe et c’est en Australie qu’il rencontre Kim. C’est très vite l’amour fou et c’est bien la première fois que Sébastien obéit aux doigts et à l’œil à quelqu’un…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici certainement le dernier tome de la série Seul au monde, en tout cas le dernier tome sur l’aventure de Sébastien Destremeau qui mit 124 jours pour faire le Vendée Globe. C’est d’ailleurs ce qui fascine le plus dans cette série. On ne s’occupe pas des performances (le marin est arrivé bon dernier), ni des détails techniques de la course, mais bien de l’humain. C’est particulièrement criant dans ce tome où Serge Fino décrit en profondeur le coureur des océans. Sébastien est même vu sous certains mauvais jours avec des parts d’ombre et la longue traversée en mer lui permettra de faire, si ce n’est une rédemption, au moins une vraie introspection. Beaucoup de passages sont donc émouvants. La profusion des dialogues (issus du livre dont la BD est adaptée) permet de renforcer l’aspect psychologique de cette course mythique. Le côté loser du personnage et les défauts montrés au grand jour le rendent finalement encore plus sympathique et suscite l’émotion et l’admiration chez le lecteur. Cette complicité est aussi possible grâce au graphisme plein de sensibilité, tout en couleurs directes délicates et fines. Même si les visages manquent d’élégance parfois, les décors sont superbes et, bien entendu, la vedette principale, à savoir la mer, fascine grâce à un graphisme réussi. Sébastien a de quoi être fier car son aventure exceptionnelle est désormais immortalisée en bande dessinée.