L'histoire :
Sébastien est bloqué en mer. Lui qui espérait arriver en trombe dans l’Ocean Indien en profitant des dépressions d’Amérique du Sud, a été piégé par l’anticyclone de Sainte Hélène. En plus, il se sent fiévreux depuis quelques jours. Heureusement, il est plusieurs fois par jour en ligne avec son frère Jean Gui. Ils essaient de trouver une solution car Sébastien craint que l’océan Indien se réveille et que les bourrasques de vent fassent chavirer son bateau. Il faut donc veiller à enlever le surplus d’eau dans les cales... mais il ne pourra pas faire cela indéfiniment. Il faut se rendre à l’évidence : l’urgence est de réparer le moteur. Jean Gui tente plusieurs fois d’expliquer comment relancer le bateau : il faut tirer au maximum le circuit de cordage et le fixer dans la cabine. C’est ensuite en larguant d’un coup sec que le moteur devrait repartir. Il tient cette technique de Michel Desjoyaux qui avait aussi eu la même avarie lors du Vendée Globe. Au bout de cinq jours, le miracle a enfin eu lieu : les moteurs ronronnent et le bateau repart ! Début décembre, Sébastien Destremau repart ainsi à la conquête du monde…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La course en solitaire de Sébastien Destremau continue dans ce tome trois. Si l’on avait été déçu par le tome deux qui oubliait totalement l’aventure en mer pour revenir sur le passé du coureur, ce tome revient largement sur les péripéties du Vendée Globe pour presque totalement supprimer la vie antérieure de Sébastien. C’est avec beaucoup de textes et un ton littéraire très profond que la bande dessinée raconte cette aventure hors du commun. N’oublions pas que c’est une adaptation d’un livre de Destremau et cela se voit dans la profusion des encadrés narratifs. Cela constitue également toute la richesse de cette série, car le ton est d’une sensibilité remarquable et nous permet de bénéficier de grands détails sur ce que vivait Destremau. Le passage à l’Océan Indien et tous ses dangers constituent un véritable point d’orgue, avec une sourde menace qui plane sur le bateau. On est pris et on tremble à chaque épisode, car le Vendée Globe est tout sauf un voyage de plaisance. Le dessin de Serge Fino reste de qualité quand il représente l’immensité des mers. Ses couleurs directes rendent le tout très réaliste. Malgré tout, le style est un peu figé et sage pour peindre un exploit épique.