L'histoire :
Quelques mois après la mort de sa mère, Sherlock Holmes s’installe en tant que détective privé au 221b Baker Street. Mais les premiers temps sont rudes, pour un jeune détective sans référence. Pour rendre service, il accepte de retrouver le chat perdu de la sœur de Madame Hudson, sa logeuse. Son don de déduction toujours affuté, il a tôt fait de déterminer que l’animal a été enlevé pour être servi cuisiné dans un restaurant chinois, à la place d’un plat de lapin. Lors d’un entretien cordial avec le propriétaire des lieux, l’honorable Mister Mu, il récupère le félin, recevant même au passage les félicitations pour cette conclusion. Contre la promesse de ne point dénoncer ce dernier aux autorités, Sherlock bénéficie d’un accès gratuit et permanent au fumoir d’opium. Déjà cocaïnomane, le jeune homme devient donc un habitué des lieux, et en profite parfois pour disputer des partie de mah-jong avec Mu. Un soir, Mu le dérange en catastrophe : un client du fumoir vient d’être retrouvé poignardé. Sherlock sort sa loupe et déduit que l’assassin est un Sikh riche, qui a filé sur les docks sitôt son crime perpétré. Mu et Sherlock attrapent un cab et se rendent aussitôt sur les quais… mais c’est trop tard : un navire pour Bombay vient de lever l’encre et les témoignages confirment qu’un homme pressé s’est jeté engouffré dessus juste avant. Joueur et riche, Mu propose alors à Holmes de le défrayer intégralement pour traquer l’assassin jusque dans son pays. En cas d’échec, le détective devra se mettre à son service pour une durée d’un an…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Deuxième tome et deuxième enquête indépendante menée par Sherlock Holmes jeune, c'est-à-dire avant qu’il ne rencontre son fidèle Watson. Si les investigations sont exotiques, cohérentes, captivantes et parfaitement rythmées, on ne retrouve pourtant pas le degré d’excitation qui émanait de la mise en bouche de la série. En effet, dans le tome d’exposition, Didier Convard et Eric Adam avaient réussi un véritable tour de force : ils expliquaient l’origine du caractère si particulier du célèbre détective, en abordant tous les paramètres de la mythologie Holmesienne, et en reliant le tout à une enquête policière intime et piquante. Cette fois, l’enquête est somme toute beaucoup plus banale… bien qu’elle demeure parfaitement emmenée et logique. Un petit bémol vient du dessin de Jean-Louis le Hir qui, certes très « stylé », emploie un trait pas toujours très limpide. Notamment, quand Sherlock voyage à dos d’éléphant, qu’il change de tenue, et on croit un temps avoir affaire à un nouveau protagoniste, tant ses caractéristiques physiques sont délaissées. Enfin, si l’explication finale de cette histoire de vengeance vous semble excessive, relisez les épisodes de Conan Doyle : Holmes n’y collectionne que des affaires pour le moins tarabiscotées ! En ce sens, la série BD rend un bel hommage au héros immortel, à travers des aventures inédites et palpitantes qui raviront plus d’un fan du genre.
