L'histoire :
De nos jours, une équipe de spationautes explore la surface de la Lune sur sa face cachée, à l’aide de deux buggys. Ils découvrent alors… un gigantesque vaisseau extraterrestre, sans doute échoué là depuis des milliers d’années. A l’aide d’une découpe laser, ils parviennent à créer une ouverture pour pénétrer à l’intérieur. L’immense coursive qu’ils parcourent les amène dans une salle remplie de sarcophages technologiques. A l’intérieur, des aliens longilignes sont tous morts depuis longtemps, car toutes les boîtes sont ébréchées. Toutes… sauf une ! Houston autorise le commandant de la mission à réveiller la créature et à tenter une « rencontre du 3ème type ». L’alien se réanime. Il s’avère impressionnant (grand, inexpressif et longiligne), mais pacifique. Trois mois plus tard, l’alien a été prénommé Clarke par les terriens. Il les a convaincus de se lancer dans une vaste mission d’exploration du système solaire, afin d’y déceler des traces de vie. Ce voyage s’effectuera à l’aide de son immense vaisseau qui ne nécessitait pas de grand-chose pour pouvoir repartir. La technologie alien permet ainsi à une équipe internationale de commencer par la planète Mars et de s’y rendre en quelques heures seulement…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Coéditée par Glénat et l’Observatoire de Paris, la nouvelle collection Système solaire tente le challenge un peu fou de marier la vulgarisation scientifique et l’aventure exploratrice classique de science-fiction. Pour bien débuter un tel projet, rien de tel que la planète tellurique la plus proche de nous, qui suscite le plus de fantasmes et d’espoirs : la rouge Mars. Cerise sur le gâteau : ce premier épisode parait en… mars ! Le propos est ainsi établi et lancé au cours des 8 premières planches, de manière aussi synthétique qu’efficace. Il faut dire que le scénariste Bruno Lecigne n’est pas vraiment un débutant : directeur éditorial des Humanoïdes associés, il a écrit moult essais et romans de SF, ainsi que d’innombrables scénarios de films et série TV. On peine cependant à s’attacher totalement à nos héros explorateurs spatiaux, car ils semblent d’emblée se désunir par de mesquines rivalités, ce qu’on imagine mal venant d’une authentique équipe de spationautes internationaux. Mais cela importe peu, car ce qui les anime accapare totalement l’intérêt du lecteur féru d’exploration spatiale. Primo, ils réveillent un alien qu’ils baptisent Clarke (en hommage à Arthur C.Clarke) ; et les terriens s’unissent avec lui à une vitesse totalement improbable au regard de la diplomatie et du droit international. Mais encore une fois, on pardonne cette facilité qui nous permet d’avancer de manière pragmatique dans la découverte de Mars. Deuxio, ils profitent de technologies d’avant-garde très utiles pour leurs objectifs. Et de la page 17 à la page 53, ils explorent divers coins de Mars, une aventure ponctuée de rebondissements, en mettant à chaque fois un maximum d’informations intéressantes à la portée du grand-public. On vibre lorsqu’un morceau de falaise s’effondre sous le poids de l’un ; on s’intéresse lorsque la topologie insolite de la planète rouge est explicitée ; on se projette lorsque l’hypothèse d’une terraformation est décryptée ; on s’inquiète lorsqu’on perçoit que Clarke a des intentions cachées... L’alliance de l’intrigue fictionnelle et de la pédagogie est vraiment réussie, jamais plombante, avec le souci permanent de tenir le lecteur en haleine par une narration accaparante. Le dessin réaliste encré de Fabien Bedouel accompagne idéalement cette mise en bouche. Bonne nouvelle : la série nous emmène de concert sur Jupiter, située dans le quartier voisin, juste 600 millions de kilomètres plus loin…
