L'histoire :
C’est la rentrée scolaire pour Titeuf (et tous ses copains). Le matin de la reprise, la famille se met en branle avec le même surmenage que… le quotidien pendant l’été. Ce qui donne encore à Titeuf le sentiment d’être en vacances. Jusqu’à la première dictée de la maîtresse. Et c’est toujours la même maîtresse. C’est aussi la reprise du sport, donc du judo pour Titeuf. On lui donne un kimono à sa taille et on lui impose d’emblée un adversaire redoutable ! Redoutable, surtout, au niveau de l’odeur des pieds. Or l’exercice étant précisément d’esquiver les attaques de l’adversaire, Titeuf redouble de concentration et esquive avec une acuité toute particulière les pieds puants de son opposant. Le prof le remarque et lui donne direct la ceinture violette. A la récré, les copains discutent de la bonne manière d’embrasser une fille. Cela réclame une technique pointue, sinon on peut s’étouffer avec la salive de l’autre. Titeuf fait le malin et dit qu’il s’entraine sur son miroir. Pour certains, cela signifie qu’il est homosexuel. Ou plutôt auto-sexuel ? Ou doublosexuel ? Voire réflexo-sexuel ? Titeuf s’énerve et traite un copain de troudeballosexuel. C’est la bagarre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
6 ans que Zep n’avait plus proposé d’albums de « gags » de Titeuf (dans A fond le slip) ! Le précédent album en 2021 était une grande aventure complète, et le pénultième de 2019 était une réédition relookée. Hé bien figurez-vous qu’en cette rentrée scolaire 2023, après 30 ans d’existence, Titeuf rentre toujours dans la même classe d’école, toujours avec la même maîtresse, les mêmes copains et les mêmes questions existentielle (« Comment qu’on galoche, exactement ? » « Pourquoi les filles, elles pètent pô ? »). Tel est le principe des personnages inscrits dans une temporalité fixe. Pour autant, Titeuf suit son époque, non seulement à travers les éléments utilisés (smartphones, consoles de jeux, streaming vidéo…), mais surtout à travers les thématiques abordées. Par exemple, s’il est toujours un peu obsédé par les choses du sexe, Titeuf se préoccupe clairement plus d’environnement qu’auparavant – crise du réchauffement climatique oblige. Pour le reste, Zep parvient tout de même à se renouveler, dans un marché du gag enfantin très concurrentiel (Kid Paddle, Le petit Spirou, Boule et Bill, Petit journal d’un gros fragile) tout en respectant une forme de classicisme, notamment dans le dessin et les personnages à grosses têtes, qui ravira ses fans.
