L'histoire :
Zack Kosinsky est retenu prisonnier par la CIA. Le gouvernement a compris que le père du jeune homme a fait une découverte hors du commun. La surveillance de Zack depuis sa sortie du coma est, pour les agents secrets, un moyen probable de mettre la main sur ce secret. Tia, la jeune infirmière à la solde du gouvernement qui s'est occupée de Zack depuis sa sortie du coma, a quitté New York. En utilisant la fabuleuse fusion noire inventée par Kosinsky père, elle a rejoint la réalité parallèle de New Byzance, pour tenter de retrouver le génial inventeur. Alors que Zack, au sein de sa cellule, médite sur les étranges réminiscences de son enfance qui hantent ses rêves, une femme parvient à lui rendre visite. Munie de toutes les autorisations pour pénétrer au cœur du centre de détention de la CIA, elle vient à la rencontre de Zack, affirmant qu'elle est sa mère. Pendant ce temps, Bob Russell, l'ex-assistant de Charles Kosinsky, progresse dans ses tentatives de reproduire les expériences du scientifique disparu. Ses avancées notables n'échappent pas aux autorités de l'armée, qui y voient un intérêt très particulier, et pas forcément pacifique. Autour de Zack, se dévoile alors une série de manipulations qui donnent un sens nouveau aux expériences qu'il a vécues.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce dernier volume de New York positionne clairement son intrigue au centre des trois réalités parallèles qui constituent Uchronie(s). C'est bien de New York que tout semble parti, c'est bien à partir de cette réalité que les évènements que nous avons lus dans New Byzance et New Harlem se comprennent et s'équilibrent. Cela dit, les révélations sur le passé et la famille de Zack, qui émaillent l'album, ne constituent pas un suspense haletant. Elles s'enchainent sur un rythme relativement mécanique, multipliant les séquences aux ressorts douteux et aux dialogues approximatifs. Bien souvent, le scénariste tente de faire passer une multitude d'informations ou de sentiments en quelques cases, donnant des scènes peu crédibles, à l'image des dialogues entre Zack et Véronika. Cette recherche d'efficacité dans la progression du récit enlève toute possibilité d'épaisseur aux personnages, et ne donne pas au lecteur la possibilité de compatir au sort des héros. Ces derniers restent des coquilles à demi vides depuis le début des premiers albums, et c'est probablement ce qui manque le plus à Uchronie(s). Au delà d'un scénario intelligent et bien structuré, on aurait aimé que l'auteur consacre un peu plus de temps à donner une âme à ses personnages, dont on partage le sort depuis 9 albums maintenant (quand même !). Les dessins de Djillali Defali font le boulot, vont à l'essentiel, sans fioritures ni volonté d'impressionner le lecteur. On quitte donc cette triple trilogie avec le sentiment d'un travail réalisé un peu trop vite, ce qui commence à devenir systématique avec les albums scénarisés par le très (trop ?) prolifique Eric Corbeyran. Quoi qu'il en soit, et tandis que ce dernier opus de New York clôt le cycle sur une question très ouverte (comme ceux de New Harlem et New Byzance), on reste intrigué par ce que ce diable de scénariste va pouvoir nous raconter dans le tome 10 de conclusion…