L'histoire :
De nos jours, l’éminent archéologue Follet pénètre avec deux guides au cœur de la lointaine nécropole de Méroé, au nord du Soudan. Or, au moment où il met à jour des sépultures royales, le plafond s’écroule… Il sera officiellement porté disparu. Quelques jours plus tard, l’équipe d’Ushuaïa Nature remonte lentement le Nil dans sa partie soudanaise, à bord d’un dahabieh (bateau). Quelques mètres en dessous, Nicolas Hulot joue les scaphandriers en se promenant au fond du Nil, tandis que deux membres de son équipe pompent sur le pont pour lui envoyer de l’air. Attaqué par un crocodile géant, il échappe de peu à la mort et ne doit sa survie qu’à l’intervention de ses amis. Plus tard, lors d’une escale sur le rivage, des chameliers leur apprennent que leur tribu pâtit d’une terrible malédiction : tous les enfants leur ont été enlevés ! Le petit Tahir, rescapé de l’un des rapts, témoigne en larmes : les ravisseurs utilisent de larges filets, des sabres et ils ont des têtes de cobras ! Nicolas et ses amis en déduisent qu’il doit s’agir des membres d’une société secrète, les « 6 pharaons noirs ». Nicolas décide d’inspecter les lieux du dernier raid. Il est alors attaqué par lesdits hommes, qui portent des masques de serpents. Heureusement pour lui, un providentiel combattant vêtu de noir lui vient en aide…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le désormais ex-animateur vedette d’Ushuaïa et candidat déchu aux primaires écologistes de 2012, demeure anachroniquement, pour sa troisième aventure en bande dessinée, à la tête d’une équipe de tournage. Cette fois, Nicolas Hulot bourlingue avec son équipe dans la partie soudanaise du Nil, précisément du côté de l’authentique nécropole de Méroé. En marge de quelques informations didactiques sur les trésors historiques et naturels locaux (le croco du Nil, les pharaons noirs…), le héros et ses amis se confrontent à une secte qui enlève des enfants pour de sombres desseins… Tiens, tiens… Ça ne vous rappellerait pas Indiana Jones et le temple maudit ? Evitons toutefois le procès d’intention quant à l’inspiration du scénariste Pascal Bresson. L’aventure prend tout de même une tournure rocambolesque, qui s’accommode mal du ton pédagogique que la série emprunte aussi par moment. Nicolas Hulot se bat à coups de sabres, joue les profanateurs de tombe, profite d’un providentiel allié et démêle le tout avec de la dynamite. Bref, ces conjectures ne collent pas trop avec l’image publique respectable et engagée qui émane de l’écologiste. Or comme un écho à cette ambivalence, Curd Ridel renforce le sentiment de dichotomie à travers un dessin semi-réaliste réussi, mais changeant. Ridel saute en effet d’un franc style humoristique, à un autre plus réaliste tels que les décors (les ruines de Méroé) et certaines caricatures (le portrait de Nassera p.26). Le dessinateur est parfaitement à l’aise dans les deux registres, mais semble ne pas vouloir choisir… Bref, dans cette série, toutes les intentions semblent louables, mais une fois assemblées, elles ne parviennent qu’à un résultat mitigé.