L'histoire :
En 1722, se basant sur les souvenirs d'un vieux flibustier, trois caravelles hollandaises découvrent officiellement une petite île volcanique peuplée d'indigènes, au large du Chili. Ils la baptisent « île de Pâques » en raison de ce jour de l'année où ils débarquent. De nos jours, l'animateur Nicolas Hulot convoque tous les membres de son équipe pour tourner sur l'île de Pâques une nouvelle émission Ushuaïa pour la télévision. Quelques collègues angoissent, car les dernières infos évoquent l'existence d'un mystérieux monstre Moaï qui terrorise les touristes. Cette histoire n'effraie toutefois pas Nicolas, qui s'envole avec ses amis et collègues pour le Pacifique sud. Ils sont accueillis sur l'île par le gouverneur Motu-Tara, un gros moustachu qui fume des cigares et transpire à grosses gouttes. A ses côtés se trouve Maya, la biologiste spécialiste des tortues, qui feront le sujet central de l'émission. Ils rejoignent tous ensemble le camp de base en jeep et découvrent un paysage assez dépouillé, où les chevaux sauvages cohabitent avec des chèvres en surpopulation. Chemin faisant, le vieux sorcier Rano-Tanga tente de les dissuader, à grands coups de malédictions, de renoncer à leur émission. Le lendemain, les choses se compliquent : durant la nuit quelqu'un a abimé la caméra de l'hélico et Georges le photographe s'est fait menacé par des espèces de guerriers mexicains...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après les émissions télé, les shampoings et les déodorants, voici venues les bande dessinées Ushuaïa. Dans cette nouvelle série d'aventures tous publics, mélange d'anecdotes véridiques et fictives, le célèbre animateur télé, militant d'une cause écologique responsable, nous promet de se frotter avec son équipe de tournage à diverses aventures aux quatre coins du globe. Comme vous l'aurez deviné à la couverture, l'épisode pilote nous plonge dans un mystère sur l'étrange île de Pâques. Bizarrement, l'histoire ressemble tout de même beaucoup à un épisode de Scouby Doo (en moins farfelu tout de même). De la même manière, la fine équipe s'intéresse en effet à un « monstre », qui se trouve être finalement une création incarnée par des autochtones pour faire fuir les indésirables. Ici, le scénariste Pascal Bresson ne pousse pas la complexité de l'intrigue beaucoup plus loin et s'adresse, de fait, à un large de public. A contrario, il insiste beaucoup plus sur l'ambiance amicale et facétieuse au sein de l'équipe de Nicolas Hulot sur les sites de tournages, à laquelle il ajoute une bonne dose de parenthèses didactiques. Tantôt il détaille les spécificités de l'île (écologie, folklore...), tantôt on s'intéresse au rythme biologique à la ponte et des tortues luth... En résumé, cette première histoire alterne séquence action, séquence investigation, séquence bouffon et séquence documentation. Les dialogues collent aussi étonnamment au phrasé parfois lyrique auquel nous a habitué l'animateur lorsqu'il contemple les merveilles naturelles de la planète. En revanche, certains s'agaceront peut-être des nombreux messages moralisateurs... mais après tout, ils sont inhérents au registre de l'écologie et il serait idiot de blâmer de bonnes intentions. Cette « licence TF1 » s'avère donc une bonne surprise, d'autant plus agréable à suivre qu'elle prend forme à travers l'univers graphique de Curt Ridel. Coloré, détaillé, d'une grande souplesse, sa griffe s'accommode à la fois de personnages à faciès humoristiques, d'autres caricaturés et d'éléments technique plus réalistes. En tous cas, ça donne bien envie de postuler au sein de l'équipe...