L'histoire :
2088 : dans les laboratoires du tyran de Granparis, Fish tente par tous les moyens d’échapper aux griffes de son père, le puissant Markovic. Il essaye, entre autres, de recourir à des sauts pharamineux le propulsant à plus de 15000 ans dans le passé. Mais son énergie est bridée. Toutes ses tentatives sont de maigres actes de résistance qui empêchent, momentanément, son géniteur de mener à bien son projet (philanthropique ou financier ?) : sauver l’humanité en migrant sur la mystérieuse Eden. Fish, en qui Markovic a reconnu Vedder, le Voyageur, en serait la clé de voûte, l’indispensable artisan. Lou semble tout autant digne d’intérêt au regard des capacités qu’il a lui aussi développées. Lou qui se terre sous la ville et qui croit son frère perdu dans les méandres du passé accomplissant son mystérieux destin. Lou qui doute, se cherche et s’offre en proie fragile à Nora, une jeune fille que les agents du maître de Granparis ont infiltrée. Le temps presse, les conglomérats qui soutiennent Markovic menacent et attendent de ce dernier qu’il résolve les crises qu’il a lui même engendré : famines, révoltes, pauvreté… Nora convainc donc Lou que Fish est bien dans la ville et qu’il souhaite le voir seul au pied de la tour Monparnace. Le piège se referme rapidement sur le jeune homme qui est, dans la lutte, grièvement blessé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Fin de cycle de cet imposant projet : ce 4e opus met un terme au volet futuriste de la série. Le bilan suscite une moue dubitative, tant cette première partie n’aura pas convaincu. Objectivement, au cours de ces presque 200 planches, peu de choses auront été révélées. On se demande presque si un seul volume n’aurait pas suffit… Certes, cette dernière partie nous offre une petite surprise, mais franchement on s’y attendait un peu. Le principal défaut de cet ambitieux projet réside dans le fait qu’il ne laisse jamais entrevoir où il veut nous mener. Les quatre albums se sont contentés de planter les balises qui serviront, on l’espère au moins, de pont entre les différentes époques. On craint alors qu’il ne faille attendre la fin du dernier cycle pour y trouver la cohérence. Restons toutefois optimistes et patients en attendant le début du prochain cycle qui s’ancre dans le présent. Qu’il éclaire d’un jour nouveau la série et nous aurons bien vite tout oublié. Le dessin d’Eric Stalner est toujours aussi plaisant. On remarque, en particulier, son talent pour représenter tout type de végétation, des colorisations judicieuses et une maîtrise parfaite des cadrages. On regrettera peut être que ses personnages se ressemblent tous un peu (y compris avec ceux de ses autres séries). Cette particularité se superpose parfois malencontreusement avec la confusion née du scénario. Malgré tout, le projet n’arrive pas à décevoir tant l’idée de départ était alléchante, tant la suite suscite l’intérêt. Alors recourons vite, nous aussi, à l’énergie quantique et sautons à pieds joints dans le Présent…
