L'histoire :
Au beau milieu d’un village africain, une mère de famille demande à son fils muet d’aller chercher de l’eau à la rivière. Sur son chemin, le gamin croise un pick-up qui roule à tombeau ouvert avec, à son bord, des soldats armés jusqu’aux dents. En passant devant lui, les militaires perdent une mitraillette que le gamin s’empresse de récupérer. Alors qu’il s’amuse avec l’arme, un véhicule de l’association humanitaire MSL s’arrête à ses cotés. Les 2 occidentaux s’émeuvent en voyant cet enfant, une kalachnikov en bandoulière. Bien qu’ils ne puissent communiquer ensemble, les deux bénévoles tirent des conclusions hâtives sur la situation de ce petit africain en le considérant comme un « enfant soldat » livré à lui-même. Dans un souci de bienveillance, ils décident de le prendre en charge afin de le confier à une association qui lui permettra de se reconstruire. Brinquebalé d’associations en associations, cet enfant qui n’a rien demandé se retrouvera dans un avion pour la France, afin de rejoindre une famille d’accueil...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
« L’enfer est souvent pavé de bonnes intentions » aurait pu être un proverbe africain. Après avoir été recueilli au beau milieu de la brousse par une association humanitaire, un gamin rebaptisé Makar, qui coulait une existence tranquille auprès de ses proches, va se retrouver bien malgré lui en France dans la famille Prunier. Au collège Claude François, où Makar sera scolarisé, le « téléphone arabe » va bon train et ce pauvre gamin se verra affublé d’une histoire invraisemblable de sérial-killer sanguinaire. Dans ce contexte, au moindre délit dans le collège, le coupable est tout désigné. Heureusement, Jean-Eudes et ses amis sont là pour réhabiliter Makar, le pauvre bouc émissaire, et l’aider à revenir au pays. Initialement destiné à un public adolescent, ce 7ème épisode de Zap Collège, toujours publié dans la collection T'cho, peut avoir plusieurs niveaux de lecture. A l'aide d'un dessin sans prétention et plaisant, Téhém aborde avec humour et finesse des sujets plutôt graves comme la différence, les rumeurs et il ironise à l’occasion sur les rapports Européens-Africains. L’histoire est rythmée, distrayante, on ne s’ennuie pas... Et on se remémore vaguement de l'anecdote tragique de l'arche de Zoé qui a défrayé les médias il y a quelques mois.
