L'histoire :
Tif et Tondu ont eu droit aux honneurs présidentiels, car ils viennent de sauver la patrie. Alors qu'ils pensaient pouvoir prendre un peu de bon temps, le gouvernement les charge de tester une surprenante boule de couleur verte aux capacités élastiques hors norme. Quelques soient les contraintes qu'on lui applique, la matière verte reprend toujours sa forme sphérique initiale. L’étude commence pour les deux amis, qui frisent à chaque instant l'accident domestique. Mais ce qu'ils ne savent pas encore, c'est que la matière verte suscite de nombreuses convoitises et que des personnes peu recommandables veulent s'en emparer...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir signé un récit onirique particulièrement angoissant (Le Grand Combat), on revient au genre purement humoristique avec La Matière Verte. Cette fois-ci, Monsieur Choc est absent et les lecteurs ne pouvaient pas se douter que cela serait le cas pour de nombreuses années. Maurice Rosy concentre toute cette histoire autour d'une invention loufoque et prétexte à une succession de gags. Le scénariste avait déjà soufflé à Franquin l'idée du Métomol, ce fameux gaz rose qui liquéfie tous les métaux dans Le dictateur et le champignon. Avec cette matière verte, il joue sur les propriétés extraordinaires d'une substance végétale élastique à l'infini. D'une certaine manière, cette aventure recolle avec l'humour burlesque des premiers albums de Fernand Dineur. Ce qui vient rythmer le récit, ce sont les gags et la récurrence du comique de situation. Rosy choisit un découpage proche de celui des dessins animés, fort de son expérience pour les studios Dupuis. La formule marche d'autant mieux que Will s'en donne à cœur-joie et que la gaieté de son dessin transparaît de chaque case. C'est sûr, tout tourne autour d'une seule idée, mais cet album est aussi très représentatif des récits publiés par Dupuis à l'époque.