L'histoire :
Tif et Tondu se reposent au soleil. Ils occupent une confortable villa en Provence, sirotant des boissons fraîches dans leur chaise longue. La belle vie. Mais ces deux-là ne sont jamais très longtemps au calme. En effet, leur apéritif est interrompu par l'arrivée d'une belle voiture anglaise. Un chauffeur en descend et leur remet une invitation de la part de son maître, le Comte Gaetano Del Marco. Cet armateur italien invite les deux amis à lui rendre visite, mais il leur demande le plus grand secret quant à cette invitation. En voici une bien curieuse demande ! Aussitôt, le chauffeur reparti, de drôles de choses se produisent dans la maison de Tif et Tondu. La lettre disparaît puis réapparaît. Surtout, Tif reçoit sur la tête un caillou au bout duquel un message est attaché : « N'allez pas chez le Comte » ! Il en faut toutefois plus pour les dissuader. Le lendemain, ils font connaissance avec l'armateur italien, qui est sur le point de construire un aéroglisseur révolutionnaire convoité par Monsieur Choc et sa sinistre organisation : la main Blanche...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nous sommes fin 1955. Quelques mois auparavant, Maurice Rosy a repris les commandes du scénario de la série, s'appuyant sur le jeune et talentueux Willy Maltaite, alias Will. Tif et Tondu ont enfin un meilleur ennemi en la personne de Monsieur Choc. La dernière planche du tome précédent laissait nos héros et le lecteur stupéfaits par la fuite du malfrat, qui s'envolait aux commandes de son avion. L’accueil que Monsieur Choc reçut parmi les lecteurs du Journal de Spirou ne mit pas longtemps à convaincre Rosy que ce personnage énigmatique deviendrait une bonne locomotive pour ses histoires. C'est l'époque de Fantomas, qui a d'ailleurs été une source d'inspiration pour créer Monsieur Choc. C'est aussi l'époque où les progrès des moyens de locomotion font l'objet de nombreux articles. L'aéroglisseur que Del Marco conçoit préfigure les modèles que l'industrie va tenter de développer... mais cela est une autre histoire. Celle-ci nous enverra dans l'île privée du Comte Del Marco, pour un contexte qui rappelle aussi celui de Monaco. Un huis clos insulaire qui est un vrai petit régal, avec des scènes nocturnes de toute beauté. Will fait déjà un travail formidable, soignant les décors et les engins, entre bagnoles aux calandres rutilantes, bateaux et même un sous-marin ! Cet album reste incroyablement agréable à lire, 60 ans après sa conception.