L'histoire :
Tif et Tondu ont terminé leur séjour dans le sud de la France. A bord de leur Narval, ils commencent à rouler lorsqu'un énorme orage s'annonce. Mais ce qui les oblige à s'arrêter, c'est un coup de frein intempestif de Tif, persuadé d'avoir évité de justesse une collision avec un piéton. A peine remis de leurs émotions, les deux amis longent une maison et remarquent que des flammes s'échappant par une fenêtre. N'écoutant que leur courage, ils frappent à la porte d'entrée et sont accueillis comme le messie par une domestique. Ni une, ni deux, ils se précipitent à l'étage, d'où le feu est parti. Ils y trouvent un homme allongé, probablement étourdi et éteignent derechef le départ d'incendie. Fort de son sens de l'observation, Tondu repère une flèche plantée dans une armoire. Il en déduit que le projectile a renversé une lampe à huile qui a mis le feu au tapis de la pièce. Durant ce temps, Tif porte assistance au maître de maison, qui prétend ne rien y comprendre...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On est pile au milieu des années 60 lorsque les épisodes des Flèches de nulle part sont prépubliées dans le journal Spirou. Maurice Rosy et Will y font feu de tous bords, et il n'y a que très peu de semaines durant lesquelles la publication des frères Dupuis ne comporte de travaux auxquels ils ont pris part. Quoiqu'il en soit, les deux complices continuent à donner vie au chauve et au barbu. Dans cet album, tout démarre de façon assez classique : en 5 planches, action et mystère sont déjà là, laissant même supposer qu'une trame surnaturelle pourrait se dévoiler. Que nenni, c'est dans une atmosphère d'espionnage et de conspiration militaire que le lecteur va être plongé quelques pages après. En effet, nos deux détectives vont enquêter sur un groupe de chercheurs ayant mis au point une arme révolutionnaire, sous la contrainte infligée, à l'époque, par les Nazis. Derrière cette trame qui pourrait sembler loufoque, avec sa fusée en orbite et ses armes en stand-by depuis des années, plane en fait le fantôme de Von Braun, le fameux ingénieur allemand « récupéré » par les USA. Et comment ne pas penser aux recherches de la NASA, en plein boom à l'époque ? Maurice Rosy tisse ainsi un récit plein d'action, comme d'habitude, et les scènes se déroulant dans les installations secrètes doivent beaucoup de leur réussite au talent de Will, qui n'avait pas son pareil pour planter tout type de décor. Une aventure menée tambour battant !