L'histoire :
Parmi les nombreux touristes d'une station de ski située dans les Alpes, il y en a toujours qui se font remarquer par leur comportement peu courtois. Et vas-y que je déboule en trombe aux bas des pistes, à faire le m'as-tu-vu avec une combinaison du dernier cri. Mais il arrive souvent à ce type d'individu ce qu'il mérite : un gadin en bonne et due forme et une petite rééducation qui a le mérite de leur remettre en perspective leur soi-disant niveau technique. Cela n'étonnera pas grand monde de savoir que ce type de désagrément est arrivé à Tif. Son ami Tondu a assisté à la chute tragi-comique et il prend désormais soin de son acolyte dont la convalescence ne devrait pas être trop longue...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après la mort brutale de Maurice Tillieux, Stephen Desberg, malgré sa relative inexpérience, devient le scénariste attitré de la série. Cet album est le fruit du premier récit qu'il écrit seul. Il situe le contexte d'une énigme très simple en Afrique et offre une vison très «carte postale» d'un continent qu'il n'avait pas encore visité. Après un début prometteur qui plante une atmosphère mystérieuse, le développement de l'intrigue se gâte assez vite. La faute à un ressort excessivement peu original. Une météorite, des mutations génétiques qui touchent les animaux et les hommes, un occidental cupide lui-même victime des radiations, tout cela ne contient pas une once d'originalité. Le lecteur aura donc fort à faire pour ne pas avoir le sentiment d'être en présence d’événements cousus de fil blanc. Rebondissements téléphonés et poncifs sont donc légion dans cet album, à la conclusion aussi faible que loufoque. Heureusement, le travail de Will magnifie cette intrigue au goût fadasse lointainement inspiré par les genres fantastique et SF. On va tout de même accorder à Stephen Desberg l'honnêteté dont il témoigne des années après, en exprimant le fait qu'«il y a juste une seule idée qui est exploitée. Non pas dans l'improvisation, mais par un auteur qui n'a pas encore fait le point sur ce qu'il cherchait à raconter». Voilà qui est dit !