L'histoire :
Un soir, sur une petite route de Bretagne, Tif et Tondu s'arrêtent afin de venir au secours d'un représentant de commerce dont la voiture refuse d'aller plus loin. Manque de chance, après quelques kilomètres, c'est le moteur de leur Chrysler qui rend l'âme. Un panneau signale Kermez Er OÏc à 1,7 km. Le temps de faire un peu de causette avec Arthur Dupont et ce beau monde arrive sur les lieux. La nuit est tombée et le petit village a l'air sinistre. Lorsqu'ils toquent à une porte, un homme les reçoit en les mettant en joue avec son fusil de chasse ! Heureusement, une vieille dame leur offre l'hospitalité et les recueille. Durant le copieux repas qu'elle a préparé, elle raconte que depuis peu, la paix est troublée par l'arrivée d'étrangers qui se sont installés dans le château...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Maurice Tillieux étant devenu l'homme orchestre du journal Spirou, il n'hésitait pas à revisiter(*) d'anciennes histoires pour la série Tif et Tondu, afin de tenir les délais de publication. Puisant une fois de plus à la source de ses travaux précédents pour la série Felix pour en refondre la trame et l'enrichir, il embarque nos deux héros et le lecteur dans une Bretagne mystérieuse qui se trouve être le refuge de vilains malfrats. L'ambiance et le décor (magistral de Will, une fois de plus) permettent de planter d'entrée une atmosphère tendue, voire lugubre, comme cette scène durant laquelle le chauve et le barbu déterrent un cercueil. Lancé sur la base du fantastique, le récit vire assez vite au polar. La narration vive est cependant entrecoupée de scènes comiques, qui reposent soit sur le personnage du représentant en savonnette, soit sur celui du malfrat se trouvant être la plus épaisse des brutes imaginables... Le rythme est excellent, il n'y a aucun temps mort. Ajoutons également à cela une Gendarmerie Nationale au top de l'incompétence et voici bien des ingrédients réunis pour un album réussi et divertissant en diable !