L'histoire :
Une fois n'est pas coutume, Tif et Tondu traversent la manche. Mais cette fois-ci, ils sont accompagnée de la charmante comtesse Amélie d'Yeu, dite Kiki. Tout irait pour le mieux si elle n'avait pas dissimulé Cambronne, son chien, dans le coffre de la voiture. Or c'est une fraude à la douane, et les anglais ne plaisantent pas avec le respect de la réglementation des canidés. Tout ce beau monde est donc prié de se ranger sur le côté et les policemen sont en train de dresser l'addition lorsque Kiki enfonce la pédale d'accélérateur de toutes ses forces, enfreignant toutes les règles de sécurité. My God ! Forcer un barrage de douane, c'est carrément criminel ! Débute alors une folle course poursuite qui marque le début d'une aventure épique à Londres.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Anglophile convaincu, Maurice Tillieux signe ici son 4ème scénario pour la série, pour une 3ème incursion chez nos amis angliches. Jusque là, il avait amené une touche «enquêtes policières» assez novatrice pour Tif et Tondu. Avec cet album, il renoue avec le passé des récits de Maurice Rosy en conférant à ce Sorti des abîmes un aspect plus fantastique. Avec le recul, on peut même parler d'un récit fantasque ! Tout tourne autour d'une expérience qui a mal viré car une sorte de gastéropode va prendre des proportions gigantesques en étant exposé aux rayons solaires. Le monstre aux gigantesques tentacules, que n'aurait sans doute pas renié H.P. Lovecraft lui-même, va en effet devenir une menace de taille proportionnelle pour Londres. Bien sûr, le rythme est excellent car les rebondissements sont aussi nombreux que les scènes d'action. Bien sûr, les dessins de Will sont toujours aussi bons et laissent la part belle aux docks qui longent la Tamise. Mais pour ce qui est de la crédibilité, on touche des fonds abyssaux, pour paraphraser le titre de l'album. La dernière scène est d'ailleurs confondante : comment Tondu peut-il embarquer à bord d'un Stuka sorti (cette fois-ci) de nulle part et engager un bombardement au nez et à la barbe (le comble pour le barbu) des autorités de Sa Majesté ? À part se dire qu'il s'agit d'une facilité du scénariste, on ne trouvera jamais de réelle explication. Malgré cette fin tirée par les Tifs, heu... les cheveux, cet opus reste tout de même divertissant.