L'histoire :
Madame la Comtesse Amélie d'Yeu est en prise à un vaste problème : son château est le lieu de manifestations bien étranges, qu'elle n'est pas loin de penser surnaturelles. Rationnelle au possible, elle a pourtant du admettre à son grand dam ce qu'elle a vu de ses yeux vu : un homme portant un masque déambule dans sa noble demeure. Férue de nouvelles technologies, elle a installé un dispositif de surveillance par caméra interposée et elle détient des preuves qui ne la feront pas passer pour une folle. Pour l'aider, elle compte faire appel aux plus fins limiers qui puissent être connus : ces Messieurs Tif et Tondu. Aussi curieux que sceptiques, ils acceptent sur la base du visionnage du film cette bien curieuse mission et se mettent en quête d'éclaircir ce mystère.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Mai 68 vient de souffler son vent de révolte en France. Quel rapport avec la BD belge ? C'est bien simple : les frères Dupuis savent qu'il faut proposer à leurs jeunes lecteurs des séries en phase avec leur temps. Ainsi, celles qui sont publiées dans le journal Spirou se « féminisent » à tout va, accueillant désormais des personnages du beau sexe. Will, associé à Yvan Delporte et Raymond Macherot, puis Franquin, apporteront d'ailleurs le personnage d'Isabelle. Mais revenons à ce Tif et Tondu contre le Cobra. L'histoire débute de façon intrigante, nos deux héros et la charmante comtesse étant gazés par un mystérieux personnage à tête de cobra, cette scène étant même l'objet de la couverture. Le mystère et la touche de fantastique s'enchaînent en peu de temps, et nous voila projetés dans une aventure pittoresque : poursuites en voiture, entourloupes et escrocs démasqués sont au programme, le tout rondement emballé par un Will en grande forme. Avec ce second récit, Maurice Tillieux attribue clairement le leadership du duo à Tondu. C'est le barbu qui est le limier de l'équipe, Tif devenant le boute-en-train. Plutôt que d'affronter virilement Monsieur Choc, voici nos deux compères entourés d'une splendide femme, qui peut prétendre avoir autant de noblesse d'âme que de titres héraldiques. Un album plaisant à souhait.