L'histoire :
Après moult péripéties, dont la responsabilité incombe en partie à leur maladresse et à quelques nains teigneux, les 3 aventuriers arrivent (évidemment par hasard) sur les terres de Succo (un gardien du maser parti en quête de la tour, il y a des années) et de Tyta sa fille adoptive. Passé le temps des retrouvailles et des révélations sur la filiation d’Ehra, c’est le vent de la trahison qui se lève : une bonne raison pour Zerit de prendre le large, au grand dam de Fango tombé raide dingue de la belle Tyta. Pour une fois, le hasard d’une navigation pifométrique fait le bonheur de nos 3 héros, puisqu’ils ne tardent pas à apercevoir l’objet de leur quête : la tour. A peine le temps d’en prendre plein les mirettes qu’ils doivent faire face aux tirs d’artillerie des résidents du bâtiment, apparemment hostiles à leur intrusion. Touché, l’engin parvient tout de même à se poser au pied de la tour. Un peu secoué, nos amis accèdent à un curieux ascenseur qui fonctionne grâce au pendentif représentant un symbole sacré que possède Ehra. En parvenant ainsi au sommet, nos amis sont surpris de découvrir un lac qui abrite un Yok (énorme mammifère marin). Comble de stupéfaction, ce dernier entre télépathiquement en contact avec Ehra : il a un besoin impérieux d’elle pour assurer la préservation de son espèce… Nos amis ne sont pourtant pas au bout de leurs surprises : des nains décidés à s’emparer de la tour ; un maitre du maser dictatorial et déterminé ; un très convoité « village perdu » se cachant dans un havre mystérieux de la « tour haute », seront de la partie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Suite des aventures de Zerit, Ehra et de Fango, voyageurs galactiques impatients et… pas encore fin, car l’éditeur nous offrira bientôt une suite inédite, en complément du 7e volume dessiné par Fabio Ruotolo (en 2007). Enfin, la fameuse tour se révèle, pleine de surprises et donnant un peu de grains à moudre à notre appétit de révélations. Baladés avec parfois, il faut bien le reconnaître, un inégal bonheur dans un récit tortueux où moult protagonistes se plaisaient à emmêler nos pinceaux, nous découvrons une conclusion de saga qui fait son boulot. Bien sûr, on pourra regretter le parti-pris de naviguer entre action, humour et poésie (à la manière de la SF « à l’ancienne »). Cependant, l’arrivée de nos héros dans ce « village perdu » et les tonnes d’explications à propos de l’origine de la tour qui en découlent, permettent à la série de retomber sur ses pieds convenablement (et à notre cerveau de se reposer un peu). Ayant souvent regretté que le scénario ne soit pas à la hauteur de la magie du dessin, on se surprend à trouver le trait également moins séduisant, au moment même où les 40 dernières planches de la trilogie donnent de l’épaisseur au récit : la colorisation parfois un peu criarde du dernier chapitre en est peut-être la raison. Quoiqu’on en pense et au-delà des regrets, il n’en reste pas moins vrai qu’avec Les Gardiens du Maser, Massimiliano Frezzato aura enfanté une saga unique : un petit bijou graphique qui mérite, sans conteste, d’orner les rayonnages de votre collection…