L'histoire :
Ambitieux projet destiné à accueillir les descendants des derniers terriens, le déparquement sur Kolonie est un véritable fiasco : les cultures céréalières, les espèces animales et la plupart des hommes deviennent rapidement stériles. Dans ces conditions, les chances de survivre s’amenuisent inexorablement. D’autant que les réserves alimentaires commencent à diminuer considérablement. Le Conseil constitué de plusieurs scientifiques est persuadé que seul le départ, vers d’autres latitudes, pour des conditions géothermiques plus favorables, est la solution. Peu importe d’ailleurs, si l’on doit abandonner sur l’ile qui les accueille, le peuple nain. Et peu importe qu’ils aient construit la tour, indispensable relai vers l’arche géostationnaire qui doit répandre les graines de vie le moment venue. Menée par Maman Jole, la révolte grandit chez le petit peuple qui, outre le refus de leur condition, semble ne pas adhérer aux diverses manipulations dont la nature et les espèces autochtones font l’objet. En particulier, ils pourraient prendre les armes, s’il venait à l’esprit des conseillers, de toucher aux Yoks, des mammifères marins mystérieux. Que diront-ils, alors, quand ils apprendront que la capture de la reine-mère de cette espèce est au programme très prochainement ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Se calant douillettement avant les 6 premiers volumes de la série SF imaginée par Massimiliano Frezzato il y a plus de 10 ans (ou environ 3 Eiz, dans le système de calcul des Kolons), La jeune reine nourrit l’ambition d’apporter quelques éclairages sur l’avant saga. En particulier, il s’agit de nous relater comment nains et scientifiques en arrivèrent à ce monumental crêpage de chignon qui allait faire disparaitre la tour, reculer l’évolution techno-scientifique de Kolonie et effacer de la mémoire collective le projet initial des arrivants (qui a été révélé en page 22 de l’opus 6 et qui est repris au début de l’album). Loin de provoquer une moue dubitative, cette préquelle ne parvient à séduire que partiellement : les éclairages attendus ne sont pas légion (la plupart se sont déjà glissés dans le récit des albums précédents) ; les clins d’œil aux personnages de la série-mère, que l’on retrouve enfants ou jeunes adultes, pas assez appuyés (il faut vraiment connaitre son Maser sur le bout des paluches pour les retrouver) ; l’absence de personnages charismatiques frustre les velléités d’épopée. Pas toujours heureux, lorsqu’il s’agissait de rendre fluide le récit des époques 2 et 3, Massimiliano Frezzato via un découpage complexe, sollicite à nouveau au maximum nos capacités de concentration : il faut relire à tout va pour éviter de passer à côté d’éléments pourtant essentiels à l’histoire. Pour sa part, Fabio Ruotolo relève le gant plus qu’honorablement. Son trait proche de celui du maître, voire quasi superposable avec son travail de l’opus 6, démontre que ce dernier ne s’est pas trompé en lui confiant ses crayons. A l’instar de la saga initiale, cet épisode est donc d’abord un plaisir des yeux. Souhaitons que nos 2 artistes en aient gardé sous la pédale pour le prochain opus à paraitre très rapidement.