L'histoire :
Après moult hésitations, Napoléon met le cap sur l'Europe où des armées Autrichiennes et Russes, financées par l'Angleterre, forment une conspiration en marche vers la Bavière. Quelques semaines plus tard, Napoléon et ses hommes arrivent à la frontière bavaroise alliée et sont accueillis sous les ovations et le plus grand respect des villageois. Üdo Sajer, un jeune wurtembergeois de 16 ans, découvre cette armée, à la fois fasciné et subjugué par les uniformes, les chevaux... Il aimerait leur ressembler. Le soir, il leur porte des pommes avant qu'ils ne reprennent leur route. Bien entendu, on n'entre pas aussi facilement dans la zone d'un bivouac et Üdo est vite repéré par la sentinelle qui le prend, au premier abord, pour un espion. Les hommes devinent rapidement qu'il s'agit d'un simple enfant et ils acceptent ses pommes, lui propose de goûter à leur brouet en remerciement. L'officier lui propose ensuite de rejoindre leurs rangs... Honoré, Üdo accepte et se rend auprès du Sergent Beaupère qui se charge de son incorporation. Dès le lendemain, le jeune garçon commence sa formation en se pliant de bonne grâce à toutes les tâches. Mais lorsqu'arrive l'heure de sa première bataille, Üdo découvre l'horreur de la guerre. Ce qu'il voit le terrorise et il commence à regretter amèrement de s'être engagé...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le scénariste Dimitri narre ici la saga napoléonienne, que tout le monde connaît dans les grandes lignes, via le prisme original d'un jeune soldat allemand sans grade. Initialement, ce jeune homme perçoit la guerre de l'extérieur. Fasciné par la grande armée, la prestance de ses soldats et tout ce qui s'ensuit, il s'engage sans avoir conscience de la réalité de la guerre. Puis, de l'intérieur, il découvre l'horreur et la bêtise de tuer ceux qui ont été décrétés comme ennemis. De simple spectateur, il doit se résoudre à passer à l'action, une fois face à face avec un adversaire n'ayant pas les mêmes scrupules. L'idée de base est donc louable, mais la présence d'un narrateur du début à la fin de l'histoire casse l'immersion et empêche l'assimilation au héros, donnant donc l'impression au lecteur de n'être qu'un simple spectateur de l'histoire. En outre, le narrateur parle tantôt d'Üdo à la troisième personne, tantôt à la première personne... Cette non-concordance du sujet n'aide pas à s'y retrouver... qui est le narrateur, au juste ? Dommage, car l'histoire reste intéressante, quoique très classique dans sa forme : les dessins de Philippe Eudeline qui n'ont rien d'exceptionnels. Un album à recommander aux amateurs de l'ère napoléonienne.