parution 15 septembre 2022  éditeur Jungle  Public ado / adulte  Mots clés Historique / Racisme

Pacotille T1

De l'autre côté de l'océan

La petite Nzinga est arrachée à son village africain, pour être déportée vers la Martinique, où elle rejoint une communauté d’esclaves opprimés au sein d’une plantation de tabac. Une histoire de l’esclavagisme à hauteur d’enfant.


 Pacotille T1 : De l'autre côté de l'océan (0), bd chez Jungle de Bambuck, Corbeyran, Berlion, Favrelle
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

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  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

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L'histoire :

Au royaume du Kongo (actuellement l’Angola), au milieu du XVIIème siècle, au sein d’une paisible tribu. La maman de la jeune Nzinga lui confie une graine d’arbre, qu’elle doit planter sur la colline. C’est une tradition familiale : la fillette va devoir s’en occuper, l’arroser, protéger sa plante pour la faire grandir… et ça fonctionne ! Nzinga est fière de voir une jeune pousse apparaître. Telle est la magie du monde auquel elle appartient, elle aussi. Mais un jour, des cavaliers à la peau claire débarquent dans le village, avec des soldats en armures et un air méchant… et ils sèment la panique. Nzinga perçoit un sentiment d’apocalypse et elle a raison : les cavaliers capturent les gens de son village comme s’ils étaient des animaux. Dans le tumulte, la maman de Nzinga est capturée et Nzinga doit l’accompagner. La mère et la fille sont emmenées sur un gros bateau, puis séparées. Elles ignorent qu’elles sont parties pour un périple de plusieurs mois, qui passe par Séville, puis par une attaque de corsaires français… Les français n’ont pas l’intention de libérer les esclaves pour autant. Ils comptent notamment revendre les enfants une fois arrivés aux Caraïbes, leur destination, comme le font les espagnols. Comme de la « pacotille »…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Mettre la traite négrière à hauteur d’enfant… Une sacrée gageure, quand on a la notion de l’horreur absolue que le commerce triangulaire a représenté entre l’Europe, l’Afrique et le Nouveau Monde ! Rappelons que ce système esclavagiste qui a duré 4 siècles est l’un des pires crimes de masse institutionnalisé (12 millions d’africains ont ainsi été déportés) pour un profit commercial. Trouver le juste ton pour expliquer cela aux plus jeunes à travers une aventure historique didactique, n’est pas chose aisée. Heureusement, la scénariste Aurélie Bambuck est épaulée dans cette belle intention par le duo Corbeyran et Olivier Berlion, de vieux compères du 9ème art qui savent y faire en matière de BD jeunesse. Le dessin est réaliste, mais les représentations ne sont pas « trop » gores et la colorisation nimbée de lumières et de couleurs fait passer la pilule. Du reste, ce que vit la petite Nzinga, alias Pacotille, se déroule majoritairement dans une nature préservée de l’horreur. Le propos reste donc plutôt tendre et accompagné de considérations humanistes plus anachroniques qu’avant-gardistes… Notamment sur les imprimés réguliers (industriels) des pagnes et des boubous de certains protagonistes. Un cahier pédagogique redonne les principales clés du sujet en fin de cet album parrainé par la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage.

ISBN 9782822238007