L'histoire :
Tout est simple avec Barnabé, qu’il s’exerce dans un périlleux exercice de funambule au dessus d’un précipice, qu’il marche malencontreusement sur son copain hérisson ou qu’il soit incapable de comprendre le langage de quelques animaux : il trouve toujours le moyen de tirer profit de chaque situation. C’est d’ailleurs pour cette raison que dans la vaste montagne où il vit, chacun ne manque jamais de le solliciter. Tel poisson lui demande comment trouver l’âme sœur : il lui fournit canne et hameçon. Qu’un ourson lui demande la différence entre art classique et contemporain, il l’accompagne avec un pot de peinture bien fraiche au musée pour une démonstration. Inventif à loisirs, il fait faire du ski nautique à son ami poisson sans l’empêcher de s’oxygéner, il trouve un moyen d’acheter un ballon même lorsque le magasin est fermé et réussit malgré son refus à entamer avec monsieur Renard une partie de tennis sans que ce dernier l’ait voulu. Tout est si simple avec Barnabé, il suffit simplement d’avoir un peu de volonté, être armé d’une dose de logique, d’humour et de poésie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ne vous y trompez pas : cette grosse boule de poils marrons ne se contentera pas d’accompagner marchand de sable au chevet des plus petits, son sens de l’observation et son incomparable flegme raviront également leurs parents… De prime abord, en effet, tout laisse imaginer que ce petit recueil s’adresse uniquement aux enfants : l’économie de texte ; l’enchainement de saynètes courtes ; le trait et la colorisation connotés jeunesse ; la nature ; les animaux à douce fourrure et aux rondeurs rassurantes sont presque un piège pour les plus petits. Car si la lecture de ces aventures « plantigradesques » peut effectivement les distraire, elle nécessitera toujours de sérieuses explications de la part des plus grands. La subtilité du propos leur est, en effet, rarement accessible sans accompagnement : seuls, ils se contenteront uniquement du décorum, car au-delà de la franche sympathie qu’ils afficheront pour l’ours et son copain lapin, ils n’en retiendront rien. A l’inverse, et un peu comme nous avons pris l’habitude de nous en régaler avec Philippe Geluck et son Chat, le procédé utilisée pour faire mouche – tantôt poétique, tantôt judicieusement logique, parfois emprunt de non-sens, mais toujours révélant un sens inouï de l’observation – est un vrai petit bonheur pour les plus grands. Rien de tel, alors, que d’y trouver l’occasion de faire de ce moment de lecture un joli partage avec ses enfants qui, à leur tour, se régaleront de posséder un livre qui nous a conquis.