L'histoire :
Paul, un jeune père de famille, part avec femme et enfant dans la province de Québec pour voir sa belle-famille. C’est avec bonheur que son beau-père Roland accueille toute sa famille de lapins. En effet, ses enfants sont ses lapins et ses petits-enfants ses petits lapins. Au retour du séjour familial, Paul et sa femme Lucie décident de partir à la recherche d’un nouveau toit. Après plusieurs visites de maisons, ils trouvent celle de leur rêve. Mais ce rêve à un prix : beaucoup de travaux éreintants pour l’adapter à leurs besoins... Lors d’une promenade en ville, Rose, la fille de Paul, tombe sous le charme d’un petit caniche abricot. Les parents cèdent, le charmant chiot sera appelé Biscuit. Mais ce chien est une usine à crottes… Une seule solution pour se motiver à enlever les déjections : l’invention de Battleshit, une sorte de Touché-Coulé pour jardin. Un soir, Lucie fait part à son mari de la découverte du cancer de la prostate de son père. Après une année de radiothérapie, Roland semble tiré d’affaire. Pourtant, suite à une opération à l’intestin pour occlusion, le médecin découvre un fulgurant cancer du pancréas. La sentence tombe, il ne lui reste que 3 mois à vivre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Prix du public Fnac-SNCF à Angoulême en 2010, grand prix de la ville de Québec en 2009, prix Bédélys pour le meilleur album Québécois et Francophone en 2009 : les superlatifs et récompenses ne manquent pas pour ce livre. Pourtant, malgré son succès au Québec, la série de Rabagliati ne connaît pas encore en France la renommée qu’elle mérite. Les aventures de Paul, inspirés par la vie de son auteur, sont des madeleines de Proust. Ses aventures savent toucher et donner du baume à l’âme. Ce volume axé sur la maladie de son beau-père fait particulièrement travailler la corde sensible. Néanmoins, le sourire est au rendez-vous, grâce à son texte truffé de vocabulaire et d’expressions Québécoise. Il est amusant de voir notre langue commune devenir tout à coup si exotique avec des mots comme : simonac, tabernacle, niaiseux, pogner… Quand au dessin, il est d’un monochrome bien léché est très agréable à l’œil. Les traits du visage de Paul paraissent moins travaillés que les autres personnages, serait-ce pour laisser au lecteur la possibilité de se projeter à sa place ? La question se pose… En résumé, ce livre et sa série sont à lire, ou à relire, car elle peut devenir mythique comme les Tintin (enfin, c’est ce qu’ambitionne son éditeur, La Pastèque, sur son site internet). Pour information, cette pépite littéraire Canadienne est en cours d’adaptation cinématographique.
