L'histoire :
Montréal, été 1979. Alors qu’il a abandonné l’école avant la fin de son cycle secondaire, Paul travaille comme apprenti dans une imprimerie. Son emploi sur une presse obsolète et capricieuse s’avère très rapidement monotone. Les autres salariés de l’entreprise lui portent peu de considération et lui confient des tâches ingrates. La perspective d’un avenir professionnel ennuyeux, routinier, est loin d’être réjouissante. Sa décision d’avoir plaqué définitivement l’école est également source de conflit avec ses parents. Dans ce contexte morose, le coup de téléphone de son ami Guy apparaît comme une embellie. Alors que Guy et ses amis se préparaient à accueillir des enfants dans un camp de vacances, un des moniteurs s’est blessé. Bien qu’il n’ait aucune expérience dans le domaine, Paul apparaît être l’homme de la situation pour remplacer au pied levé cet animateur à l’atelier escalade. Après un long voyage vers les grands espaces du nord, Paul rejoint donc une troupe de joyeux lurons, le temps d’un été…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Récompensé par quatre prix au Québec en 2002, le second volume prouve le succès de cette série chez nos amis de la Belle Province. Par l’intermédiaire de son héros, Michel Rabagliati revient sur des souvenirs nostalgiques de son adolescence. Le temps d’un été Paul se voit en effet proposer un emploi d’animateur dans un centre de vacances pour enfants. Cette première réelle expérience professionnelle est également l’occasion pour lui de passer de l’adolescence à l’âge adulte. Avec beaucoup de pudeur, de sensibilité et de simplicité, Rabagliati alterne des sujets légers comme la première expérience sexuelle ; ou plus touchants, comme le lien qui se crée entre les moniteurs et un enfant atteint de cécité. Truffée d’anecdotes et d’un humour sobre, l’histoire de ce jeune homme banal a quelque chose de touchant, voir même d’émouvant. Tout au long du récit, l’auteur installe le lecteur dans une douce torpeur et le surprend avec un final troublant. Le trait simple et délicat du dessin monochrome de Michel Rabagliati est expressif et très plaisant. Les dialogues sont aussi ponctués de savoureuses expressions québécoises, ce qui donne un certain charme à cette BD intimiste qui mériterait d’être davantage connue sur le vieux continent.