L'histoire :
Spécialiste des superstructures, Jack Irons est appelé par une organisation internationale qui supervise la reconstruction d'un pont en Indonésie, sur l'île de Sumatra, après un tsunami dévastateur. Le pont de Sinkis est en chantier depuis plus de six ans, mais les travaux n'avancent pas. Les problèmes techniques se succèdent et la fondation qui gère sa reconstruction ne s'en sort pas. Les fonds viennent pourtant de dons en provenance des quatre coins du monde. Il faut trouver une solution. Très vite, Jack fait la rencontre de Tile Porter, l'ingénieur en chef de Starbridge, la société en charge de la reconstruction. Tile lui propose son aide, tout en lui faisant comprendre qu'il n'apprécie pas beaucoup que ses compétences soient mises en jeu par un expert venu de nulle part. Irons en a vu d'autres et se rend dès le lendemain sur le chantier, pas ses propres moyens. Sa première action consiste à prélever des échantillons du sable de la plage, et du ciment utilisé pour fabriquer le béton du pont. Mais alors qu'ils sont en pleine conversation, une énorme pièce de béton suspendue à une grue tombe sur le sol. L'ingénieur ne doit la vie sauve qu'à l'un des employés locaux qui surveillait la scène. Et qui lui donne rendez-vous le soir-même pour des révélations...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce deuxième épisode, les auteurs confirment qu'il est possible de construire une série BD avec des intrigues policières dont le héros justicier est un ingénieur en génie civil. Une idée qui peut paraitre saugrenue, mais qui, une nouvelle fois, se révèle très bien construite, crédible avec ses histoires d'échantillons de béton et ses engins de levage. Irons n'est pas le héros le plus causant qui soit, mais son fichu caractère fait partie de l'ambiance, et rend la progression de cet épisode d'autant plus intense, centrée sur les découvertes qu'il fait sur les dessous du chantier. On en apprend par ailleurs beaucoup sur les flux autour des matériaux de construction en Indonésie ou à Singapour, on n'est pas surpris de découvrir que là aussi, les sources d'approvisionnement sont des enjeux financiers colossaux. Le dessin de Luc Brahy est construit pour être efficace. Fin et précis, détaillé mais sans hachures, complété de manière indispensable par les couleurs d'Hugo Facio. Le tout est clair, lisible, pas forcément très personnel, mais techniquement irréprochable. Ce deuxième épisode est à suivre, ce qui est plutôt agréable car Tristan Roulot a commencé à poser quelques jalons sur la vie d'Irons, qui ne demandent qu'à être creusés.