L'histoire :
A la surprise de son pilote anglais, Jonathan demande à être largué en parachute, en solo, au dessus des hauts plateaux tibétain. S’il se lance dans une telle entreprise, c’est à la fois pour retrouver le fil des derniers évènements, comprendre l’origine de son amnésie, mais aussi pour échapper aux électrochocs de la clinique psychiatrique où il était interné depuis une mystérieuse mésaventure. Après quelques heures de marche, les malaises le reprennent et il regrette presque déjà la clinique. Le soir, il rejoint deux tibétains aperçus quelques heures auparavant, un vieux sage et un enfant, accompagnés de leurs yacks. Autour d’un feu de camp, ils partagent un thé au beurre – c’est dégueulasse, mais les rencontres sont rarissimes en ces contrées. Dès la première gorgée, l‘image furtive d’une jeune femme lui traverse l’esprit… une première bribe de sa mémoire, qu’il lui reste à combler. Le lendemain à l’aube, au péril de sa vie, il sauve la vie de l’enfant qui est sourd et n’a pas entendu approcher un convoi militaire chinois. Ce courage et cette générosité mettent ses nouveaux amis en confiance. Les deux nomades lui proposent de l’aider à « ouvrir sa porte ». Mais les souvenirs reviendront plus nombreux, lorsque 3 cavaliers agresseurs s’arrangeront pour le faire plonger à travers un lac gelé. Il se remémore alors la belle Saïcha, qu’il a connu enfant, et qu’il a retrouvé il y a peu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Commencée il y a plus de 30 ans (1976), Jonathan est LA série en clé de voûte de l’œuvre artistique de Cosey. Logique, donc, que les éditions du Lombard lui consacrent aujourd’hui une rétrospectives de prestige, à travers 5 belles intégrales dans un écrin cartonné rugueux et mat… top classe ! Ce premier opus rassemble les 3 premières aventures tibétaines (Souviens-toi Jonathan, Et la montagne chantera pour toi, Pieds nus sous les rhododendrons) de ce jeune bourlingueur humaniste, à la recherche de son passé proche. A travers les vastes paysages montagneux du Tibet, un décor qui se prête à l’introspection et la contemplation, Cosey ne fait pas mystère longtemps de l’amnésie initiale subie par son héros. Dès la moitié du premier tome, on reconstruit son destin récent à ses côté et on comprend vite qu’il va devoir SE reconstruire. La première pierre d’un long voyage initiatique est posée… et n’est pas prête de s’arrêter. Le Tibet inspirera d’ailleurs Cosey à travers d’autres éminentes œuvres, dont le célèbre A la recherche de Peter Pan. Un cahier spécial en prologue revient sur les origines de la série, sous le haut patronage de Derib, qui mit le pied à l’étrier de Cosey, pour le lancer dans un long voyage, toujours en cours. Effectivement, les premières planches de Jonathan ont graphiquement un petit quelque chose de Yakari, que Cosey a su par la suite faire évoluer subtilement, avec rigueur et talent, vers sa propre marque de fabrique. Un classique du 9e art à (re)découvrir impérativement !