L'histoire :
Jonathan devait quitter le Tibet pour retourner dans son pays d’origine, la Suisse. Mais un courrier de sa vieille amie Drolma, déposée à son attention à la poste restante de Delhi, lui donne rendez-vous mi-juin au monastère de Yéshé, dans la région de Ngari. Drolma veut juste prouver à ses filles que Jonathan existe bel et bien ; et Jonathan a terriblement envie de revoir Drolma. Le baroudeur rachète donc sa propre moto au commerçant Krishna, auquel il l’avait léguée quelques jours plus tôt. Et il prend la route, le long de l’Indus, vers cette région reculée du Tibet. Il fait monter derrière lui un autostoppeur indien qui lui hurle des mantras dans les oreilles… puis fait escale à Leh. Le lendemain, via une interminable piste, il arrive enfin en vue de Yéshé, où il est accueilli par la vieille Pema et un moine prénommé Chamba. Chamba lui apprend qu’il va lui falloir patienter… 3 mois ! Car l’autorisation de déplacement de Drolma, accordée par les chinois – qui occupent cette région – a été reportée. La cause : les récents voyages de la jeune femme à Londres et New York ne plaisent pas beaucoup aux « libérateurs ». Jonathan accepte donc de se conformer à la vie monastique, entre prières, récitations, méditations et apprentissage culinaire. Jonathan se fait aussi livreur de thé au beurre salé pour une ermite, une guérisseuse qui porte un masque et qui habite en hauteur dans une caverne, baptisée la Lionne des neiges…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
17 tomes et 45 ans plus tard, et Cosey nous annonce que cette aventure de Jonathan sera bel et bien la dernière. Plus aucun come-back ne sera possible, comme le confirme d’ailleurs le contenu des dernières planches. Sur le chemin du retour, notre héros suisse amnésique s’autorise cette fois un dernier crochet par un monastère reculé au fin fond du Tibet, afin de revoir une vieille copine, Drolma (avec laquelle on avait fait connaissance dans le tome 3, Pieds nus sous les rhododendrons). Certes, sauf que, oppression chinoise oblige, Jonathan écope de 3 mois de poireautage gratis, immergé au milieu des moines bouddhistes. Il en profite pour nous raconter la vie monastique, la composition des repas, les rites et traditions… et voilà, en gros, le contenu de ce dernier tome, assez contemplatif, qui collectionne les focus culturels sans transition. Majoritairement accompagné par des encadrés narratifs, le lecteur fan de la série appréciera de s’immerger calmement, une fois de plus, dans l’ambiance tibétaine qui imprègne la série depuis le premier opus. Une péripétie finale inattendue fera aussi monter la tension et le suspens de plusieurs crans. Visuellement, le trait de Cosey est plus charbonneux et anguleux que jamais, mais d’une précision et d’une composition diabolique dans les cadrages et les proportions. La colorisation en aplats majoritairement ocres parachève la tonalité d’un Jonathan 100% pur thé au beurre salé. Avec quelques abricots séchés.