L'histoire :
Atsuko : Jonathan est bloqué à May Myo, au nord du Myanmar (Birmanie), à cause d'un bus en panne. Comme un malheur n'arrive jamais seul, son visa expire dans deux jours. En sortant du bureau de la compagnie d'autobus, il voit la silhouette d'une femme dans sa chambre. Intrigué, il monte et trouve une jeune femme prénommé Atsuko, qui est venue pour voir la chambre où était née sa mère 50 ans plus tôt. Elle lui parle de sa grand-mère, Hisa, qui a jadis séjourné dans la région. Jonathan boit les paroles de la jeune femme qui repart en terre nippone. Le lendemain, Jonathan reprend son périple, mais il change ses plans quand le propriétaire de la pension où il résidait lui rapporte un carnet d'Hisa. Direction Takayama pour Jonathan, qui souhaite rapporter ce précieux objet à Atsuko.
Celle qui fut : Alors qu'il voyage en train en direction de Delhi, Jonathan est forcé de faire une halte dans une ville inconnue, suite aux retards répétés du Tamil Nadu Express. Il repense à sa moto en panne et arpente les étals de vendeurs. Il tombe nez à nez avec un mainate qui chante April in Paris. Il reconnaît ce volatile comme étant celui de son ancienne amie April. Ni une, ni deux, il achète une moto, embarque l'oiseau et décide de retrouver April. Si l'animal n'est plus avec elle, c'est qu'il s'est passé quelque chose !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec Cosey, pas besoin de prendre un billet (quoique c'est bien de découvrir un pays lointain pour le ressentir dans son for intérieur) pour voyager : il suffit de lire ses albums. Dans cette nouvelle intégrale combinant Atsuko et Celle qui fut, le dépaysement est assuré avec les talents de conteur-voyageur du suisse. Les deux récits possèdent une force narrative et spirituelle qui transporte littéralement, tant Cosey parvient à créer une atmosphère de plénitude riche en énergies positives, en ponctuant son récit de haïkus ou de mantras. Il nous fait entrer dans la peau de Jonathan qui contemple la vie de personnages d'une grande humanité qu'il croise au gré de ses pérégrinations. Son dessin est habité par un esprit, une verve douce et apaisante, avec ses couleurs si particulières jouant sur les nuances de jaune, d'orange, d'ocre et de bleu, qui passent de l'éclatant au nuit. Où nous emmènera Cosey, qui présida le festival d'Angoulême 2018, prochainement ? Nul ne sait. Il parlait dernièrement de réaliser un nouveau Mickey, lui qui nous avait étonné avec sa Mystérieuse Mélodie. A moins qu'une expérimentation proche de Calypso vienne nous captiver, une nouvelle fois... ou que Jonathan revienne en Europe, comme il l'évoque dans les dernières pages...