L'histoire :
C’est l’énigmatique Mechtilde D’Arras qui servira de personnage central au prochain ouvrage de Patrick Prada, un auteur de romans historiques à succès. La jeune femme, brulée vive en 1297 pour faits de sorcellerie, fascine l’auteur et plus encore peut-être, le manuscrit qui l’a conduit sur le bûcher : le « Visio Veritatis ». Prada aimerait tenir entre ses mains une des fameuses éditions rares, avec ingénieux fermoir et double « V » tête-bêche en relief sur la couverture de cuir, pour comprendre le destin de Mechtilde. Le hasard veut Justement que Virginia, sa femme, en quittant son travail, soit attirée par la devanture d’une librairie. Ouvrant l’échoppe, elle ne résiste pas bientôt à acheter, pour l’offrir à son époux, un livre ancien scellé. De retour à son domicile, elle comble sa curiosité en parcourant l’ouvrage… Que découvre-t-elle exactement ? Toujours est-il qu’après sa lecture, elle n’est plus la même : excès d’alcool, irritabilité et attitude professionnelle aux antipodes de ce qu’elle était. En particulier, elle falsifie des documents qui permettent à l’Inde d’acquérir du matériel nucléaire qui pourrait servir la cause d’extrémistes musulmans. Mais est-ce réellement le livre qui l’a ainsi changé ? Ce mystérieux homme d’affaires indien rencontré fortuitement ( ?) n’a-t-il pas sa part de responsabilité ? La brune libraire qui lui a cédé le livre ne l’a-t-elle pas volontairement attiré dans un piège ? Pourquoi ? Pour quels mystérieux projets ? Des questions qui vont alimenter longtemps le quotidien de Patrick Prada. Pour bien d’autres raisons qu’un roman…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Anvers, Séville, Rome, Paris, Bruxelles ou Islamabad. XIIIe, XVIe, XVIIe, XVIIIe ou XXIe siècle. Lieux et époques : l’énigmatique « Visio Veritatis » rédigé par Mechtilde d’Arras aura bien donné du fil à retordre à ce pauvre Patrick Prada, le héros… et malheureusement pas qu’à lui. Surfant sur la vague du thriller ésotérique, très à la mode ces dernières années, Rudi Miel et Cristina Cuadra concoctent une série en 5 volumes dont le tison est un manuscrit : le livre donnerait une lecture différente de la Bible et pour corser le tout, 4 de ses éditions surnuméraires perdraient inexorablement l’âme de leurs lecteurs imprudents pour de bien mystérieux et terrifiants desseins. Au centre du récit, l’enquête menée par un écrivain à succès (dont l’épouse est l’une des imprudentes lectrices) dans laquelle réseau terroriste et mystérieuse brune envoûtante, semblant avoir traversé les époques avec le livre, se mêlent dans un complexe entrelacs (protagonistes/lieux/époques/intrigues). Car c’est bien ici que le bas blesse une première fois : la multiplication des angles narratifs rend le récit brouillon, alors que l’intention était plutôt intéressante et audacieuse. La lecture enchainée des 5 opus (merci madame intégrale !) et un effort de concentration quasi paracétamolesque atténuent cette meurtrissure, en garantissant même une faculté à captiver. Cependant, le dénouement proposé confirme la douleur en un unique et terrible constat : tout ça pour ça ! La base de l’intrigue n’étant vraiment pas à la hauteur de son traitement complexe et ne justifiant que peu des conducteurs narratifs utilisés. Graphiquement, Paul Teng se sort, quant à lui, plutôt bien de ce guêpier en se montrant parfaitement à l’aise, quelque soit le contexte à exposer : son travail rend souvent crédible le récit. Doublement dommage donc…
