L'histoire :
A la mort de son père, un des industriels les plus influents des USA, Ted Voss a vu sa vie basculer. En héritant des papiers et dossiers de famille, il a appris que ses aïeuls était intimement liés avec une société secrète, au plus haut niveau de l’état : la « Branche Lincoln », et par conséquent, du réseau Cerbère. Trois générations de Voss ont ainsi flirté avec les magouilles politiques internationales, se constituant au passage une fortune… et des adversaires redoutables : le groupe Styx. En tant qu’ancien champion olympique de tir, Ted Voss, de carrure sportive, dispose de quelques atouts pour neutraliser ses adversaires, qui déclenchent subitement une guerre ultime à son encontre. Ted peut toutefois compter sur le soutien de la NSA, de l’US Army, ainsi que sur un providentiel ange-gardien. Retraité d’origine allemande, qui n’a pas trop perdu de ses réflexes. Hans Kolb est en effet un ancien membre du commando Wywern. Aujourd’hui, s’appuyant sur ces remugles de la guerre froide, il est en position de force pour négocier la liberté de ses anciens camarades auprès des autorités. Pendant ce temps, sur ordre du président des USA, la plupart des cellules Styx sont nettoyées, un peu partout à travers le monde. Le centre de contrôle situé au Vatican subit lui aussi une attaque d’un commando armé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la lignée des maitres de l’espionnage comme Tom Clamsy ou John le Carré, Emmanuel Herzet conclue ici une quadrilogie à hautes tensions qui ravira peut-être les amateurs… mais abandonne les autres perplexes. Le premier tome était prometteur… les deux suivants nous faisaient doucettement mariner et nous embrouillaient en divers digressions, flashbacks et révélations « complexifiantes »… Autant dire que cette conclusion était attendue : allait-on enfin tout comprendre ? Hélas. Sans doute l’entretien de la confusion fait-elle (un peu) partie du genre : ce dernier opus n’est toujours pas limpide pour deux sous. Indépendamment pris par bribes, on comprend pourtant les séquences… mais l’ensemble manque gravement de clarté. Qu’est ce que le commando Wywern, exactement ? Comment le héros comprend à la fin l’identité de son ennemi ? Sans compter les rebondissements énhaurmes, des entourloupes dignes de série B (Ted Voss est indestructible). Si les scènes d’action permettent de rythmer correctement la narration, elles ne font qu’ajouter à l’embrouillamini. On ne sait plus qui est ancien nazi, membre de Styx, espion américain, flic, agent de la NSA ou simple quidam de passage. Dommage, car les dialogues, certes déclamatoires, sont rédigés avec soin… et le dessin de Piotr Kowalski, proche des encrages de comics réalistes, aurait été pleinement efficient si les protagonistes avaient été moins nombreux et ressemblants.