L'histoire :
Au début du XXe siècle, dans l’ouest sauvage américain, un cow-boy dénommé Voss vient en aide au jeune Parker en proie à une injustice foncière. A coup de flingues, il délivre le jeune homme de ses tortionnaires et se voit offrir en guise de gratitude un terrain aux ressources minérales prometteuses. Une vingtaine d’années plus tard, Voss a fait fortune. Sa puissance financière est telle qu’il se permet d’exercer un chantage sur les fascistes italiens, notamment autour de la détermination géographique du territoire du Vatican. Ce faisant, Voss impose qu’une propriété de 6 ha contenant un monastère lui soit réservée « pour ses affaires » en Europe. De nos jours, Ted, le dernier descendant du puissant clan Voss, est en deuil. Son père vient de décéder, léguant au jeune homme sportif qu’il est, un lourd héritage financier et politique. Une lettre lui est également adressée, dans laquelle le paternel revient sur quelques moments clés de leur passé commun : la mort tragique de la mère de Ted, ses bêtises lorsqu’il était garçonnet turbulent… Mais ce qui intrigue le plus Ted, ce sont deux mystérieux dossiers : le contenu de l’un est codé, les comptes rendus officiels de l’autre sont estampillés d’un cachet de la « Branche Lincoln ». En enquêtant sur leurs significations, Ted va plonger dans une affaire politique d’une ampleur inouïe…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Attention, excellente surprise ! Au sein d’une collection Polyptique jusqu’alors un peu tiède, le premier épisode de ce nouveau thriller fait l’effet d’une bombe. Imaginez : un jeune homme athlétique (footballeur et médaille d’argent en tir aux JO !) apprend à la mort de son père que sa richissime famille est à l’origine de la « Branche Lincoln », une institution qui semble être encore au dessus des services secrets américains ! La saga qui se prépare semble inspirée de certaines familles américaines, au sein desquelles le pouvoir se transmet de père en fils (Bush ou Kennedy). Pour son tout premier scénario, Emmanuel Herzet n’a pas fait les choses à moitié. Tout d’abord il renforce la crédibilité de l’intrigue en l’enracinant historiquement à l’époque de non droit que représente la conquête de l’ouest. Puis, s’appuyant sur une monstrueuse documentation, il a inventé tout un mécanisme politico-financier à travers l’histoire du XXe siècle, jusque dans les moindres détails. Enfin sur un mode narratif maîtrisé, force flashbacks à l’appui, il a extrait un récit rythmé qui se savoure comme une précieuse décoction. Bref, tous les ingrédients du bon thriller sont admirablement combinés pour parvenir à terme à une série totalement crédible et prenante. Précisément documenté par son scénariste, Piotr Kowalski livre des encrages réalistes qui renforcent encore la vraisemblance de la fiction. Prévue pour « ne » durer « que » 4 tomes, la Branche Lincoln promet en outre de ne pas étirer inutilement l’intrigue. Les nostalgiques de la bonne période XIII vont adorer…