L'histoire :
À la mort de son paternel, Ted Voss hérite d’un empire financier colossal construit de main de maître depuis trois générations par ses aïeux. En outre, et à sa plus grande surprise, il prend possession de documents estampillés « Branche Lincoln » qui très rapidement attisent bien des convoitises. Tout en échappant au Styx, une organisation redoutablement meurtrière, Ted apprend l’implication de sa famille dans les services secrets américains : une participation très intéressée lui permettant via le groupe Cerbère de s’enrichir en copinant, entre autres, avec les nazis… Mais outre les membres du Styx, les agents gouvernementaux sont sur les dents et organisent une descente chez le riche héritier. Résultat : un échange de bons procédés entre rivaux, qui se solde par de nombreuses victimes et l’enlèvement d’un ami de Voss par la NSA. Contraint de coopérer avec l’agent fédéral, James Hyat, pour retrouver son ami, le jeune héritier, accepte de lui remettre un des deux classeurs en attendant d’autres instructions. L’agitation créée autour du dernier Voss éveille également l’attention de la police qui ne peut se satisfaire d’un simple recensement des morts qui trainent dans le sillage du jeune héritier. Ted doit donc la jouer serrer s’il veut sortir vainqueur de cette nouvelle compétition qui l’oppose à de véritables machines de guerre froides et sans états d’âme…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si La part des ombres avait péchée en raison de la surabondance d’informations et l’inaction des personnages centraux, le présent tome se veut, à l’inverse, plutôt discret mais plus rythmé. Emmanuel Herzet choisit en effet de tourner autour du pot, en délayant les renseignements qu’il nous avait assénés précédemment. Il insiste sur l’importance de la documentation héritée, qui met en jeu la sécurité de l’état (mais que contiennent vraiment ces carnets ?) ; il accentue un peu plus les antagonismes des réseaux impliqués ; il livre quelques éléments sur le rôle des Voss, histoire de ne pas nous endormir. Mais on sent que le coquin en garde sous la pédale pour l’opus de clôture… Vous retrouverez donc dans ce tome tous les ingrédients d’un bon thriller politico-policier alambiqué avec maestria, mais point de piste définitive sur son issu. On se satisfera tout de même du très bon séquençage de l’intrigue et de la naissance d’un héros qui pourrait devenir récurent (Ted beau gosse) dont l’ironie, le dynamisme n’est pas s’en rappeler ceux de Largo Winch et XIII (reste à nous démontrer sa capacité à parvenir à ses fins…). Aux palettes, Piotr Kowalski continue de se montrer digne de l’intérêt que lui a porté son compatriote Gregorz Rosinski (qui lui a mis le pied à l’étrier), en livrant un travail sérieux que le rythme de cet épisode valorise amplement. Un ouvrage qui s’imbrique parfaitement dans la série qui on l’espère nous réserve un final pétaradant…