L'histoire :
Sur la pointe des pieds, Léonard le génie, Raoul le chat, Bernadette la souris et Maturine la cuisinière, se pointent ce matin là dans la chambre de Basile le disciple, chacun une partition en main. En chœur, ils entament alors un tonitruant « Debout disciple ! » qui propulse le jeune prodige endormi contre le crépi de sa chambre. Car en effet, Léonard requiert urgemment ses services pour tester sa dernière invention : l’autostop. « Pouce ! » s’écrie le disciple en levant ledit doigt. Ça tombe bien, il ne manquait que cette idée de geste à Léonard, pour compléter son invention : désormais le voyageur pédestre pourra signifier à l’automobiliste de passage son besoin de l’accompagner un bout de chemin dans la même direction. Les travaux pratiques peuvent dès lors commencer. Primo, imaginons que l’automobiliste ne daigne pas s’arrêter (et le disciple de se retrouver écrabouillé sur la chaussée. Deuxio, imaginons un automobiliste qui s’arrête mais s’avère un dépouilleur d’auto-stoppeur recherché par la police (et le disciple de retrouver sa face cramoisie par un coup de tromblon). Tertio, imaginons que si l’automobiliste s’arrête, c’est bêtement parce qu’il se trouve en panne d’essence (et le disciple de trouver sa pleine utilité en poussant le véhicule jusqu’à la prochaine station service)…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le concept de la série Léonard est ainsi délimité, que son principal atout humoristique est aussi sa grosse limite. En effet, le running-gag jubilatoire du disciple maltraité par le génie pour fabriquer ses inventions confine aussi à la redondance et au manque de renouveau. Histoire de rompre un chouya la monotonie du catalogue d’inventions douloureuses, cette fois Basile n’est pas le seul maltraité (il encaisse tout de même une bonne quinzaine de coups de tromblon et consomme moult sparadraps et bandes velpo). Le génie en prend en effet aussi pour son grade, subissant à quelques reprises les affres de ses propres idées (Basile lui met une mandale, puis le propulse en orbite, il est percuté par une ambulance et pire que tout : il subit un contrôle fiscal !). Ces fâcheuses conséquences n’interviennent néanmoins qu’avec parcimonie, car Léonard doit garder la tête haute (c’est tout de même lui qui a inventé Alain Delon). Hormis ce petit détail, ce 41e tome suit son cours traditionnel, empilant les historiettes de 1à 5 planches, en autant d’inventions inédites. Ainsi, notre bon génie crée cette fois : l’autostop (c’est d’ailleurs le titre), la combinaison autonome à remonter dans le temps, l’orchestre symphonique de robots, le porte-clés siffleur, l’exosquelette, la machine à faire du silence, le timbre et la poste.