L'histoire :
Condamné et fusillé par l’armée nazie pour acte de résistance, Marcel Guillet, le père de François, a tout de même le droit à une cérémonie d’enterrement dans sa ville de Pontain-l’Écluse. Durant la cérémonie, François et ses deux amis, Lisa et Eusèbe, se demandent s’ils doivent ou non continuer à résister à l’occupant. Une fois que François confirme qu’il ne compte pas baisser les bras malgré la tragédie, Eusèbe se met à entonner l’hymne national, rapidement suivi par ses amis et la famille de François. Les soldats allemands tentent alors de les faire taire, mais ils sont rapidement épaulés par d’autres villageois. François profite alors que l’armée soit distraite par cet événement pour modifier discrètement la croix sur la tombe de son père. Mais l’occupant ne l’entend pas de cette oreille : les soldats décident de brûler la croix de Lorraine, symbole terroriste pour eux, qui orne la tombe, ainsi que le cercueil vide, en avertissant le maire qu’ils ne veulent plus jamais entendre parler de Marcel Guillet. Ni une ni deux, François et ses amis reprennent du service sous le pseudonyme de « Lynx » et ils profitent de la nuit pour recouvrir chaque plaque de rue avec des inscriptions comme « Avenue Marcel Guillet », « Impasse Marcel Guillet » ou encore « Chemin Marcel Guillet »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette troisième partie reprend directement après la conclusion du tome précédent alors que le père de François a été fusillé suite à ses actes de résistance. Peu de répit pour François et ses amis, qui reprennent rapidement leur rôle de « Lynx », cette fois-ci avec la complicité d’un agent de Londres se faisant appeler « Pégase ». Ils doivent également faire face au retour du parrain de François, partisan du Maréchal Pétain, qui compte bien récupérer la ferme de son défunt frère. On suit avec beaucoup de passion les péripéties de plus en plus riches et immersives du trio d’enfants résistants, tout en apprenant de nouvelles choses sur la seconde guerre mondiale. Ainsi, le scénariste Dugomier profite de l’entrée en guerre de l'Union Soviétique et des États-Unis pour parler de communisme et de capitalisme, tout en faisant comprendre la complexité d’un conflit séparant des belligérants qui ne sont jamais tout noirs ou tout blancs. L’auteur réussit cependant le tour de force de rendre le tout simple à comprendre et donc accessible à un large public. Bref, la série, déjà excellente, monte encore d’un cran dans ce nouvel opus qui allie richesse et fluidité. De son côté, Benoît Ers livre lui aussi un excellent travail graphique, dans la droite lignée des albums précédents. Efficaces et percutants quand il le faut, les dessins rendent parfaitement justice au récit. Vous l’aurez compris, ce troisième tome confirme tout le bien qu’on pensait déjà de la série. Si vous ne la connaissez pas encore, il est grand temps de vous lancer !