L'histoire :
Le Grand Schtroumpf embarque sur sa cigogne, pour un voyage chez le mage Homnibus... Mais il ne part pas l’esprit tranquille : à chaque fois qu’il s’absente, une catastrophe se produit au village. Il n’a pas tout à fait tord. Tout part d’une bonne intention : celle du Schtroumpf à lunette, de faire un peu de ménage dans le laboratoire du Grand Schtroumpf, afin de lui faire une surprise. Ce faisant, il tombe sur un étrange grimoire appelé « Le livre qui dit tout ». D’abord incrédule, en raison de pages blanches simplement numérotées, le premier de la classe s’étonne soudain des facultés de l’ouvrage. En effet, lorsqu’il pose une question, le livre annonce un numéro de page et… la réponse exacte et précise s’y trouve ! Mais pourquoi donc le Grand Schtroumpf a-t-il caché l’existence de ce livre fabuleux ? Parce que « Le savoir donne le pouvoir. Le Grand Schtroumpf sait beaucoup de chose, mais moi je sais tout ». Le Schtroumpf à lunette comprend alors le potentiel de ce Livre qui dit tout et il décide de s’en réserver l’exclusivité. Il s’installe dans une tour, prend pour assistant le Schtroumpf bêta (plus facile à manipuler) et autorise les schtroumpfs à venir le consulter, à tour de rôle, en fonction de bons services rendus…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’heure où les séries classiques connaissent une dégradation ostensible de leurs vertus narratives, les Schtroumpfs restent une valeur sûre du 9e art. Oubliez les derniers Ric Hochet ou Astérix, concentrez-vous sur vos petits héros bleus. 50 ans après leur création, ce 26e opus retrouve la saveur des albums des années 60 et 70, tout en assurant une « charte » de classicisme sans doute peu évidente à maintenir, au regard de l’évolution actuelle tout azimut des procédés narratifs. Certes, on croise dans ce Livre qui dit tout les principales thématiques du Schtroumpfissime, ou de L’œuf et les schtroumpfs. A savoir la corruption du pouvoir, l’esprit malsain de possession, l’utilisation égoïste d’une ressource faite pour servir le plus grand nombre. On passe néanmoins un bon moment de divertissement, quand bien même le fan-club de Gargamel, désespérément absent, ronge son frein. Le scénario de Thierry Culliford (fils de Peyo) et d’Alain Jost a bien entendu été concocté à l’intention des plus jeunes. Graphiquement, le studio Peyo (Pascal Garray au dessin et Nine Culliford aux couleurs) reste également très fidèle au décorum enchanté. Tout juste une contre-plongée sur la tour – avec un usage de la profondeur peu habituel pour la série – vient-elle marquer qu’on est bien en 2008 (p.21). En attendant, pour l’été, la parution d’un second recueil de gags partiellement originaux (120 blagues et autres surprises).
