L'histoire :
Ce jour là, c’est le jour du printemps et donc la fête de l’alibouschtroumpf, chez les Schtroumpfs ! Un convoi de 9 Schtroumpfs, conduit par le Schtroumpf à lunettes, se charge d’aller chercher ce long tronc recouvert d’une pellicule d’or, tout au fond de la grotte où il repose le reste de l’année. Après l’avoir hissé sur un chariot spécial, les Schtroumpfs le dresse et le décorent, au cœur de leur village. Cependant, au moment où ils commencent leur danse rituelle en faisant leurs vœux de prospérité pour l’année à venir, un terrible orage éclate. A leur grand désespoir, la foudre vient alors frapper leur alibouschtroumpf, le réduisant à néant ! La communauté voit dans cet évènement un fort mauvais présage… Et effectivement, les catastrophes s’enchaînent pour chacun d’entre eux : le schtroumpf coquet brise son miroir, les carottes du schtroumpf cuisinier pourrissent sans raison, les limaces envahissent le potager du schtroumpf jardinier, le schtroumpf à lunette marche sur un râteau… jusqu’à un petit tremblement de terre qui finit d’angoisser profondément les Schtroumpfs. Le grand Schtroumpf se doute bien qu’il s’agit là de coïncidences, mais il ne parvient pas à raisonner ses schtroumpfs. Il ne voit qu’une seule solution : remplacer rapidement l’alibouschtroumpf, pour rompre la malédiction. Or ce totem « bienfaisant » était un tronc d’aliboufier, une espèce végétale très rare en ces contrées, jadis offerte par un voyageur reconnaissant de passage…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’abus de superstition est une thématique courante de la BD jeunesse, mais à laquelle bizarrement nos célèbres lutins bleus ne s’étaient jamais frottés. Très professionnellement, dans ce 29e opus, les scénaristes Alain Jost et Thierry Culliford (fils de Peyo) instillent le doute chez leurs Schtroumpfs, qui se persuadent que leur village pâtit soudain d’une sombre malédiction. Chacun y va alors de son gri-gri ou de son rituel de protection, plongeant leur communauté d’ordinaire joviale et insouciante dans une atmosphère aussi angoissante que ridicule. Charge alors au grand Schtroumpf, dans le rôle de la sagesse personnifiée, de faire recouvrer la raison à ses ouailles, un objectif qu’il ne parvient pas à atteindre sans quelques astuces. Heureusement, de la superstition à la religion, il n’y a qu’un pas, que les auteurs ne franchissent jamais (ça aurait franchement compliqué les choses au niveau de la susceptibilité et du respect du aux multiples confessions). Tout en embrassant scrupuleusement les divers facettes de la thématique, les schtroumpfs se livrent donc à une aventure consensuelle (et attendue comme telle), qui passe obligatoirement par l’étape Gargamel. Au dessin, Pascal Garray, élève de Peyo, reprend très fidèlement la ligne artistique initiée par son mentor et pérennise ainsi fort honorablement son œuvre.
