L'histoire :
Le schtroumpf à lunettes et le schtroumpf costaud viennent de remplir trois gros paniers de myrtilles, au bord d'une rivière. Une maladresse, et le schtroumpf costaud fait tomber les lunettes de son compère au fond de l'eau. Il plonge aussitôt pour les récupérer et remonte... une amphore. Étant donné que celle-ci est obstruée à la cire, il l'ouvrent avec un caillou tranchant. Hélas, à l'intérieur, il ne trouvent que des cailloux. Ils rejettent donc l'amphore à l'eau et reprennent la route de leur village avec leurs myrtilles. Ils ignorent encore que parmi les cailloux se trouvait une sorte d'œuf, duquel s'est extrait un bon génie ! Le génie a, lui, bien repéré qui étaient ses sauveurs... donc ses maîtres, auxquels il doit exaucer les vœux. Il les suit docilement et discrètement jusqu'au village. C'est là que les autres schtroumpfs le repèrent. Réciproquement effrayés les uns par les autres, il faut attendre le discernement du Grand Schtroumpf pour calmer tout le monde. Le génie leur explique ses capacités, mais il ne se souvient pas de qui il est. Le schtroumpf à lunettes teste aussitôt la chose en demandant de nouvelles lunettes. Hélas, il manque les verres. Le schtroumpf costaud réclame à son tour des altères... mais il n'y a qu'un demi-haltère qui apparaît. Les schtroumpfs sont déçus, il semble que ce génie soit systématiquement contre-performant. Ils le dédaignent rapidement, il n'y a plus guère que la schtroumpfette pour le prendre en pitié...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La couverture à fond violacé, avec un personnage central physiquement plus proche des galaxiens du Scrameustache que des Schtroumpfs, ne séduiront initialement que moyennement les vieux lecteurs fidèles aux aventures classiques des petits bonhommes bleus. Passez outre ce préjugé, ce 34ème épisode scénarisé par Alain Jost et Thierry Culliford (fils de Peyo), demeure d'une excellente tenue. Sur le plan narratif, l'aventure est construite avec rythme ; sur le plan visuel, l'univers graphique est parfaitement respecté et conforme à la charte (c'est dessiné par le vétéran Jeroen de Coninck, assisté de Miguel Diaz). Surtout, la problématique de fond convoque un bon génie et ses vœux, afin de découler sur une morale pleine de bon sens, qui sonne comme une maxime : « quand on obtient trop facilement tout ce qu'on désire, on n'y prend plus aucun plaisir ». Soit une variante de « Après l'effort, le réconfort ». Si on voulait critiquer à tout prix, on pourrait juste reprocher au scénario un léger manque de diversité chez le peuple schtroumpf : quatre schtroumpfs mènent quasi exclusivement les débats (le costaud, le à lunettes, la schtroumpfette et évidemment le Grand Schtroumpf). Sans oublier le sorcier Gargamel et son abruti de chat Azraël, qui se retrouvent une nouvelle fois dans des situations dignes de leur ignominieux caractères...
