L'histoire :
Richard 1er dit Cœur de Lion n'est pas rentré de ses croisades. Le duc de Badenberg le retient prisonnier en secret, ce qui peut laisser croire à sa mort. Jean sans Terre, son propre frère, y voit l'occasion de siéger sur le trône, Richard n'ayant pas d'héritier. Mais pour cela, il lui faut des soutiens financiers, et Jean ambitionne de s'appuyer sur les shérifs des comtés. Ces derniers doivent déjà avoir en trésorerie la somme annuelle qu'ils versent au régent pour conserver leur poste, et qu'ils récupèrent ensuite sous forme de taxes. Pour aider à les convaincre, il doit rendre crédible son accession au trône, et demander la force de persuasion de Hugues de Morville. Mais une modeste chatelaine va se dresser sur sa route. La jeune femme s'est éprise de William, sheriff de Nottingham, qui a eu la bonté de lui demander comment les gens les plus pauvres supportaient les taxes. A sa grande surprise, il lui propose de lui redonner les sommes que souvent on lui verse sous formes de pots de vin, pour qu'elle les redistribue aux nécessiteux. Apprenant les intentions du prince Jean et de De Morville, ils décident de frapper un grand coup.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette plongée dans les terres anglaises et normandes de la fin du XIIème siècle commence par l'attaque d'une auberge dont on comprendra plus tard ce qu'elle signifie. Une entrée en matière faite pour ménager le suspense, en même temps qu'un combat dans la neige avec de mystérieux protagonistes. Les auteurs offrent ici une relecture du personnage de Robin des Bois à travers ce shérif courageux et cette jeune femme audacieuse. Il faut un peu de temps pour mettre en place le contexte et les références, mais la personnalité du shérif s'impose assez vite. Pour éviter un récit trop linéaire, les scénaristes ont recours à des changements de scène fréquents et pas toujours limpides, mais leur univers semble bien en place à l'issue de ce premier épisode. Le travail du dessinateur Benoit Dellac et de son coloriste Denis Bechu est en revanche très réussi. On plonge réellement dans le passé et dans l'action. Admirateur visible de ses ainés – Christian Rossi ou Mathieu Lauffray – Dellac déploie une technique impressionnante et continue sa trajectoire très affirmée. Un futur grand qui contribue beaucoup au plaisir de la lecture de cet album.
