L'histoire :
Giuletta, dite Gia, se souvient de son enfance en Sicile, à Palerme. Le salon de sa maison était dévasté et le sang coulait sur le tapis. Elle était morte de peur en voyant ses parents gisant le corps criblé de balles. Elle s'était réfugiée sous le lit mais l’homme mystérieux lui avait tendu la main et lui avait promis de la former pour qu’elle obtienne sa vengeance. L’homme ne lui avait pas menti : elle apprit tout, du maniement des armes au contrôle de soi, de la filature au self défense... Gia est prête désormais à retrouver les meurtriers de ses parents. Pourtant, rien ne se passe comme prévu. Bâillonnée et attachée, Gia est en mauvaise posture, d’autant que ses ravisseurs jouent avec elle. Ils tentent d’avoir des informations en utilisant toutes les tortures possibles. Or même les décharges électriques ne lui font rien : endurer, ça aussi, elle l’a appris et elle sait garder le silence en toutes situations, même les plus extrêmes. Pendant ce temps, son petit ami Mark Middleton la fait rechercher par Felhmann, car il est sûr que c’est un coup du « Cercle ». Lui-même doit se préparer pour le grand jour : le World Séries Of Poker puisqu’il a réussi à récolter les dix millions de dollars nécessaires pour participer à l’épreuve prestigieuse de Las Vegas...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici une fin de cycle pour une série qui a pour toile de fond le poker. Le rythme est toujours aussi nerveux et soutenu, on ne s’ennuie pas une seconde. La lecture se fait même presque trop rapidement, tant les événements s’enchaînent à une vitesse hallucinante. Les choses se tendent donc, puisque les forces en présence se préparent à la dernière bataille : Mark est prêt pour le World Séries Of Poker, tandis que le Cercle détient l’intrépide Gia. Mark Midlleton, sorte de Largo Winch mâtiné de Patrick Bruel, va tout faire pour obtenir sa vengeance. Tout y est pour rappeler l’univers des Etats-Unis et des films d’action : les bars de stripteases, les limousines et la bouillante Las Vegas. On arrive ainsi très vite au dénouement attendu : les fameuses et mythiques WSOP (World Séries Of Poker) et le face à face entre Mark et le Cercle. L’album propose alors une véritable guerre des nerfs où les personnages règlent leur compte tout en tapant le carton. Malheureusement, cette scène tant attendue et préparée depuis longtemps dans la série passe trop vite et se traite finalement comme toutes les autres actions de la série : à vitesse éclair. L’idée originale du poker n’est sans doute pas assez exploitée dans ce passage, même si la chute est habile. On s’attendait à une véritable lutte mentale entre le Cercle et Mark, mais ce climax va trop vite pour que l’on profite du spectacle. C’est également le ressenti de l’ensemble de la série et de l’album. Le rythme est certes bien mené et propre au genre, mais l’ensemble manque de profondeur. Jean-Christophe Derrien abat trop rapidement ses cartes et en oublie de creuser la psychologie de ses personnages et la tension inhérente à certaines scènes. Le dessin est un peu à l’image du reste : efficace et nerveux mais qui manque de détails. Au final, cet ultime tome est parfaitement calibré, même si le tout laisse un goût d’inachevé. En d'autres termes, les auteurs avaient une belle main, qu'ils n’ont pas exploitée jusqu’au bout…