L'histoire :
Prince Lao et ses amis – le yéti Chabala et le lémurien Shepa – longent un fleuve sur un chemin escarpé. Lao s’enquiert alors auprès d’une caravane de passage, d’informations au sujet de l’avalanche qui a enseveli ses parents. Aucun humain ne peut lui apporter de réponse : des avalanches, il y en a tellement… Ce sont des chiens errants qui finalement lui transmettent une lueur d’espoir : des bergers auraient survécu à une récente avalanche. Revigoré, Lao repart en courant avec ses amis ! Chemin faisant, il délivre un mouflon dont la chaine s’est coincée dans un rocher, puis se perd un peu dans un enchevêtrement de rhododendrons. La sortie leur est indiquée par Kuki, un panda rouge. Au bout du sentier, ils doivent alors franchir une impressionnante cascade, pour se retrouver dans un dédale souterrain. Au terme de leur périple troglodyte, ils poussent une grosse pierre et débouchent dans une… bibliothèque ! Ils sont alors accueillis par Gesitt – l’alter ego féminin de Shepa – et le félin Tisha. Ces derniers les amènent alors auprès de la gentille Dam Sonam, maîtresse des lieux. Handicapée, Dam Sonam est une gentille dame qui habite dans la citadelle des neiges, une forteresse perchée tout en haut d’un pic enneigé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Etonnant parcourt que celui de Philippe Gauclker qui, après nombre de BD de science-fiction (l’époque Métal hurlant), a tout arrêté pour travailler 10 ans dans la pub, avant de revenir finalement avec ce projet à destination des enfants. Pour la troisième fois, il emmène son jeune public dans des aventures tibétaines pleines de fraîcheur et d’originalité. Au fur et à mesure d’un périple qui cherche à surprendre en permanence, il livre également des décors envoûtants, évitant soigneusement les archétypes, tout en restant d’une fluidité/lisibilité exemplaires. C’est tantôt un labyrinthe de rhododendrons, puis une gigantesque cascade encaissée, puis un dédale spéléologique, puis une forteresse haut-perchée… Mais Gauclker n’oublie pas la thématique humaniste qui caractérise avant tout son récit. La seconde partie du récit emprunte alors la même construction centrale du petit héros confronté aux exactions de puissants méchants, pas trop présent. Certes, le saupoudrage linéaire de ces évènements laisse peu de prises à un lectorat adulte, en quête de mécaniques narratives plus complexes… Mais tout en douceur, sans avoir l’air d’y toucher, il aborde tout un tas de sujets pas si évidents, tels que l’aspect rédhibitoire d’un handicape, la délicate transmission du savoir ou la réincarnation. A suivre dans l’étoile d’Alaï (à venir), qui permettra peut-être à Lao, dont la destiné est enfin annoncée hors-norme, d’acquérir le statut de « Prince »…