L'histoire :
Quelque part dans le sud du Soudan, des troupes déposées dans le désert atteignent un village endormi, et se dirigent très précisément vers la hutte où se trouvent les prisonniers qu'ils sont venus chercher. Lunettes à vision nocturne, armes blanches et fusils silencieux ont raison des gardiens surpris. Parmi les assaillants, Sisco, en tenue militaire, a pris part au coup de force pour retrouver Manon enlevée lors d'une mission humanitaire. Mais la jeune femme n'est plus là. Un des otages libérés se souvient juste qu'elle a été emportée en 4x4 quelques jours plus tôt. A son retour en France, Sisco est affecté à un déplacement vers la Belgique, pour aller planquer des contrats encombrants pour le pouvoir, autour de livraisons de navires à la Russie. Un travail simple, a priori, mais qui va prendre une tournure imprévue lorsqu'il reçoit un coup de fil inattendu : un faux passeport a été détecté à la douane de l'aéroport, avec la photo d'identité de Manon. Dès lors, les priorités changent pour l'agent secret au service du pouvoir. Il prend tous les risques, sans imaginer que sa mission initiale va être mise en péril.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sisco est une des séries d'action les plus réussies de ces dernières années ; et de facto, une des rares nouveautés du genre dans un paysage qui préfère désormais le risque limité des histoires en deux tomes, ou bien les reprises de vieux héros déconfinés. Les intrigues multiples dans ce nouvel épisode démarrent en trombe, marquées par des scènes d'action au découpage absolument remarquable. Dès que Sisco trouve la trace de Manon, le tempo s'accélère et le héros se propulse au cœur de l'action pour parvenir à ses fins, tout en étant la victime d'un enjeu qu'il ne connait pas complètement. Thomas Legrain et Benec ont réussi à construire un personnage attachant, malgré la froide brutalité dont il fait preuve dans ses missions. La scène dans le quartier belge de Molenbeek est sur ce plan hallucinante d'efficacité, pour démontrer de quoi il est capable lorsqu'il sait sa petite amie en danger. Le dessin de Legrain, très réaliste et percutant, est un atout majeur pour doubler l'impact d'un scénario très bien construit. On pourrait juste regretter que des couleurs un peu appuyées et des nuances multiples trop visibles réduisent la dureté de l'ensemble, au profit probablement d'une lisibilité plus grand-public. Cela n'empêche pas ce nouvel album de tenir le haut du pavé, haletant d'un bout à l'autre, et absolument à suivre !