L'histoire :
Sisco est de retour en France, forcé de rester à l'écart de son service, suite aux dégâts provoqués lors de sa mission aux Etats-Unis. Tombé dans un guet-apens qui le voit accusé du meurtre d'un scientifique pakistanais, il est contraint de fuir les services secrets pour tenter d'organiser sa propre défense. Dupré, le chef de Vincent au sein du DGSPPR, tente de creuser les éléments qui semblent accuser son agent. Il est confronté quotidiennement aux rivalités entre son service et la DCRI, si bien qu'il doit infiltrer un agent au sein d'une compagnie de téléphonie mobile, pour y creuser les factures téléphoniques à l'origine de la culpabilité de son homme. Pendant ce temps, Sisco est en fuite dans Paris et tente le tout pour le tout en pénétrant dans les bureaux mêmes de Duquesne, celui-là même qui montre le plus d'acharnement à vouloir le capturer. Il y a forcément une cohérence entre les évènements qui l'accusent de toutes parts. Mais les moyens légaux ne vont pas suffire à les mettre en évidence. Sisco va donc faire appel à un ami proche...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce quatrième diptyque des aventures de l'agent secret corse ne modifie en rien la recette mise au point par Benec au scénario et Thomas Legrain au dessin. Ce personnage sombre et caractériel est confronté à des situations inextricables qui semblent l'enfoncer chaque jour un peu plus, mais dont il se sort de manière toujours surprenante. Les ressorts de ce nouvel épisode fonctionnent sans grincement. L'album se dévore littéralement, séquencé avec beaucoup de métier et rempli de dialogues d'une grande efficacité. On ne progresse pas énormément dans ce qu'on apprend de notre héros sans scrupules, l'essentiel de la tension créée par les évènements du tome 6 n'étant pas exploité ici. Mais on se trouve aux prises avec une manipulation classique, brillante et racée, comme les espions féminins qui interviennent en cours d'album. Le second degré qui sous-tend certains passages de ce récit reste discret et n'apparaît que lorsqu'on voit Sisco porter une chemise à fleur digne de Tony Corso, clin d'œil à une série cousine elle aussi brillante. Aucune fausse note, mais pas beaucoup de renouvellement, pour une série d'espionnage qui reste une des réussites marquantes de ces dernières années.