L'histoire :
Sisco réussit à échapper aux services secrets russes qui tentent de le faire parler dans les sous-sols de leur villa en région parisienne. En fouillant les papiers découverts sur place, il découvre la photo de la maîtresse du ministre de la Défense. Un indice qui semble boucler avec le dossier encombrant de ventes d'équipements militaires à la Russie qu'il avait été chargé de mettre à l'abri quelques jours plus tôt. Pendant ce temps, Manon se repose. Elle est recherchée par ses ravisseurs soudanais, à qui elle a soutiré une petite fortune en diamants qu'elle avait transportés dans son estomac à son retour en Europe. Les services secrets détectent qu'un agent de la préfecture de police est lié avec ces réseaux soudanais et a fourni des informations concernant Sisco. Les menaces sont multiples autour de l'agent secret qui va devoir tenter de comprendre les raisons de l'assassinat de son collègue par les russes, protéger Manon contre les terroristes soudanais, et tenter de démêler le secret caché par le ministre de la Défense...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Inutile de cacher la déception de voir la série Sisco s'arrêter définitivement avec ce 12ème tome, qui boucle par ailleurs la dernière aventure en deux volumes de l'espion d'origine corse. Les auteurs affirment que cette fin était prévue depuis quelque temps, déjà. Le lecteur sera donc juge après la lecture de ce dernier volume indispensable à tous ceux qui ont suivi la série. Cet album ne fait pas exception au style que nous connaissons : une intrigue complexe mais solide, portée par un personnage très dur, mais dont les rares failles l'exposent à tous les dangers. Manon est au cœur de ce récit, ce qui lui donne une force qui accrédite le plan des auteurs de terminer sur une sorte de point culminant. L'action est toujours hyper-présente et Thomas Legrain continue sa démonstration d'efficacité lorsqu'il faut mettre en scène des tonneaux en voiture sur le périph. Le style du dessinateur belge a légèrement évolué depuis les débuts de la série, un peu moins anguleux et d'une certaine manière moins personnel. Les couleurs d'Elvire de Cock vont dans ce sens également. Le réalisme est toujours sa marque de fabrique. Les aventures de son personnage dans un environnement très ancré dans l'époque seront intéressantes à relire dans quelques années, lorsque les modèles de voiture, entre autres, auront complètement changé. On suivra avec intérêt les prochains projets des deux auteurs, en espérant y trouver une forme de consolation. Sisco était un personnage plutôt froid et radical, mais ses petites vulnérabilités et sa propension à se mettre dans la mouise avaient fini par nous le rendre attachant.
