L'histoire :
Après avoir abattu le ravisseur et assassin de sa sœur, Sisco est détenu dans la prison new-yorkaise de Rikers Island. Il a pu assister aux funérailles de Stella et se voir proposer un deal par les services secrets américains. Il était libéré de prison, mais devenait leur homme en Europe de l'Ouest, ce que l'espion corse a refusé. Dès lors, son sort est celui d'un prisonnier comme les autres, soumis à la violence et à la soif de vengeance des prisonniers albanais. Du coté des services secrets français, on s'active pour tenter de faire revenir l'agent au pays, malgré sa gestion désastreuse de l'affaire sur le territoire américain. Le président lui-même pose ses exigences pour un retour de Sisco. C'est donc une mise à pied qui l'attend à son retour à Paris. Mais très vite, les événements vont se charger de perturber le programme de réhabilitation discrète de l'homme de la DGSPPR. Un attentat à la voiture piégée dans le parking de l'aéroport de Roissy vise un agent pakistanais en visite à Paris, sous la protection de la DCRI. La rivalité entre les services va se trouver au cœur d'un événement diplomatique important, dont le ministre lui-même voudra être tenu au courant. Et Sisco va faire l'objet d'une nouvelle tentative de manipulation...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour leur septième opus, Benec et Thomas Legrain ne prennent plus vraiment de gants et laissent leur personnage principal s'enfoncer dans une panade qui semble absolument inextricable. Les événements très violents vécus par le héros sortent de l'ordinaire, à commencer par la mort de sa propre sœur, ce qui confirme que cette série d'espionnage ne restera pas dans le consensus. La bagarre dans la prison de Rikers Island est elle aussi dure et violente, l'occasion pour Thomas Legrain de montrer, dans une succession de plans parfaitement séquencés, l'énergie de son dessin fin et nerveux. Le reste de l'album consiste à introduire une nouvelle intrigue pour accompagner le retour de l'agent secret en France, dont on ne sait pas encore si elle aura un lien avec l'affaire albanaise du diptyque précédent. Ce n'est a priori pas le cas, mais il subsiste un petit doute dans la manière dont les albums s'enchaînent, tant la continuité de situation pour Sisco est évidente. Rien de grave au demeurant, cette petite incertitude n'empêchant aucunement la lecture de cet épisode très nerveux aux enchaînements rapides. Le duo d'auteurs est désormais très rodé. Legrain déroule son style réaliste en ne refusant aucun défi graphique, que ce soit l'explosion d'un capot de voiture ou les poils du torse d'un agent de la DCRI. Un goût du superflu qui fait plaisir à voir, comme cette poubelle renversée de la page 36, où percent les influences d'illustrateurs comme Goeff Darrow, gravement atteints par le souci du détail. Une série grand-public qui reste décoiffante, et ne s'assagit pas.