L'histoire :
Au sud de l’île de Curaçao, dans la baie de St Anna, l’immense ouvrage d’art Reine Emma surplombant les deux rives est à l’horizon. Le voilier de Tango et Mario accoste au port, sous l’œil attentif d’un homme assis sur un banc lisant le journal. Le soleil couchant, les deux marins traversent la rue pittoresque du port à la recherche d’un restaurant. Mario, ne voyant pas de viande, referme le menu d’un air ronchon et désespère revoir un jour l’Argentine. Dans l’intervalle, l’homme qui était assis sur le banc s’installe à une table à proximité d’eux. Faignant de surprendre la diatribe de Mario, il s’insère dans la discussion en proposant un restaurant qui sert de la viande. Quelques minutes plus tard, l’homme est assis à la table de Tango et Mario et se présente comme Charles Muller, un français de passage. En réalité, l’homme se prénomme Laurent Beyrand, ancien homme politique condamné pour corruption, détournement de fonds publics, blanchiment d’argent, fraude fiscale, extorsion... et la liste est encore longue. Nos deux Argentins vont se retrouver au milieu d’un joli feu croisés.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Matz et Philippe Xavier, les auteurs de Tango nous livrent le troisième tome d'une excellente série. Tango est un jeune aventurier qui accumule les problèmes partout où il passe. On peut même dire que Tango a la scoumoune : dès qu’il pose le pied dans une ville, il est embourbé dans une histoire qui le dépasse. Dans le tome précédent, il aidait une famille qui allait se faire expulser d’une île par un cartel de drogue ; et dans ce dernier opus, il embarque un politicien véreux dans ses cabines, à son insu. Bien évidemment, la petite bande qui recherche activement le bonhomme (qui s’est enfui avec la caisse) va tomber sur notre héros et son acolyte. Matz au scénario nous livre un récit dans la même veine que le précèdent ; mais il ajoute une petite planche sur la vie antérieure de Tango, ce qui permet au lecteur d’en connaître un peu plus sur le héros et son passé. Cependant, on ne peut pas dire que le scénariste soit généreux sur les indices divulgués au cours du récit. Au dessin, Philippe Xavier est au top de sa forme. Dans un découpage de planche très conventionnel, le coup de crayon est hyper réaliste. Les décors sont somptueux, comme le milieu aquatique des caraïbes de la première planche ou le couché de soleil sur la rue principal du port. Comme à son accoutumé, Philippe Xavier nous régale autant dans les détails des cases paisibles que dans les mouvements des cases d’action. Ce nouveau tome est extrêmement bien exécuté, mais l’histoire de fond a quand même du mal à se mettre en place. Peut-être en saura-t-on plus dans le prochain opus.
