L'histoire :
Yakari et son poney Petit-Tonnerre se promènent dans la nature, lorsqu'ils surprennent leur ami ourson Rayon-de-Miel en train de pêcher le saumon au bord d'une cascade. Ce dernier leur explique qu'il a quitté volontairement sa maman, car il ne supportait plus d'être cajolé et dorloté. Il lui a alors expliqué ce besoin d'air, d'indépendance... et maman ours a accepté de lui accorder un peu de liberté, à condition qu'il ne s'absente pas trop longtemps. Yakari se joint alors à la partie de pêche, ignorant que dans les taillis, des yeux inamicaux les espionnent. Après s'être rassasiés du produit de leur pêche, les amis jouent à faire des acrobaties sur le dos de Petit-Tonnerre. Ils font ainsi des sauts au-dessus des troncs, des courses d'escalade dans des arbres, rivalisent avec l'écureuil volant, jusqu'au soir venu. A ce moment, alors que la chouette au visage en forme de coeur sort de sa grotte, ils se séparent et se donnent rendez-vous pour de nouvelles aventures le lendemain. Alors que chacun d'eux font des songes agités, l'espion sort de sa cachette : c'est le chasseur fou Arc-Tendu, qui profite de la nuit pour préparer un piège...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette 35e aventure de Yakari sort au moment où les auteurs, Derib et Job, connaissent une triple actualité chez le Lombard : un album + un recueil de posters (un album double format, reprenant 24 couvertures de la série, détachables) + l'intégrale de Pythagore, le hibou trop fort en maths. Concernant l'épisode qui nous intéresse, tout commence par un moment clé dans la vie d'un jeune : la rupture du cocon maternel. A l'époque où nos jeunes humains contemporains ont tendance à profiter trop longtemps du confort de leurs parents, l'ourson de Yakari a des envies de liberté un peu précoces. Cette idée de départ somme toute intéressante ne découle pourtant pas sur un fil rouge très énergique. Nos gentils héros passent les trois quart du récit à s'amuser dans leur petit paradis terrestre, l'occasion pour les auteurs, de faire – comme à chaque fois – quelques parenthèses didactiques (les particularités de la chouette). Il faut attendre les dernières pages pour que l'indien ennemi passe à l'acte et s'en trouve (évidemment) fort dépité. Les jeunes lecteurs, à qui l'aventure est avant tout destinée, n'en tiendront pas rigueur... Mais les parents (qui souvent leur lisent) conservent des souvenirs d'aventures du petit indien plus pénétrantes. Heureusement, le dessin passe les années sans varier d'un iota, conservant intacts son charme et sa poésie.