L'histoire :
La tribu de Yakari suit un troupeau de bisons dans leur grande migration hivernale. Lors d’une halte prolongée des bovins dans une plaine, Yakari et sa copine Arc-en-ciel observent les animaux dans leurs jeux. Ils croisent également un indien Heyoka qui fait tout à l’envers : il monte à cheval face à la croupe, dit bonjour au lieu d’au revoir, marche à reculons… Ils se font expliquer cet étrange comportement par leur chaman : à l’origine, le Heyoka est un indien ayant aperçu le grand aigle qui provoque le tonnerre et les éclairs. Dès lors devenu un saint homme, il détend l’atmosphère au sein de sa tribu en faisant rire, car pour les sioux le rire est un don sacré. Puis Yakari et Arc-en-ciel rencontrent et discutent avec un drôle de renard gris, qui sait grimper aux arbres (Yakari sait parler aux animaux). Puis ils s’étonnent d’une prodigieuse nuée de pigeons migrateurs, tellement dense qu’elle obscurcit totalement la lumière du soleil. Enfin, ils sont alertés par un coucou et des ratons-laveurs de singulières disparitions au sein de la population animale d’un marais. Rendu sur place, Yakari est alors surpris d’entendre de terrifiants grognements…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce 33 opus des aventures du célèbre petit indien commence, pour une première moitié d’album, par un catalogue « nature et tradition au temps des sioux ». Le jeu des bisons, la particularité du renard gris, le comportement absurde des Heyoka, la densité des pigeons migrateur (une espèce aujourd'hui éteinte !)... Ce faisant, Derib et Job mettent en avant leurs valeurs écologiques, pleines de bonnes intentions, et multipliant les leçons de morale (c’est pourtant pas compliqué : faut pas éteindre les espèces !). Les renvois en bas de pages sont certes didactiques, mais il n’y a pas d’intrigue à proprement parler pour capter pleinement l’attention du jeune lecteur. Il faut attendre la 28e planche pour que le cœur de l’aventure démarre : une créature monstrueuse terrorise un marais. On ne va pas déflorer le suspens en révélant la nature de la bête, mais rassurez-vous, il ne s’agit ni d’un dragon cornu, ni d’un démon fourchu : l’explication reste tout à fait crédible et cartésienne, avec un dénouement (évidemment) bon enfant…