L'histoire :
En mars 1804, le complot royaliste de Cadoudal à l’encontre du premier consul Napoléon Bonaparte vient d’échouer… grâce à Fouché. Le niveau de renseignement de l’ex-Ministre de la Police, devenu sénateur dans la région d’Aix, est tel, que tous les Conspirateurs sont identifiés, arrêtés et exécutés. Il revient dès lors logiquement dans les bonnes grâces du premier consul, et lui délivre toujours d’excellents conseils. Notamment, il critique fortement l’idée de Talleyrand d’éliminer le duc d’Enghien… mais Bonaparte applique tout de même le plan radical de Talleyran. Enghien est arrêté et fusillé au terme d’un procès inique et express. Puis lors d’un discours enflammé devant ses pairs sénateurs, Fouché se sert de la menace permanente d’un coup d’état royaliste pour justifier la nécessité d’un Empire. En décembre de la même année, Bonaparte s’auto-sacre ainsi Napoléon Ier dans la cathédrale Notre Dame, lors d’une grande cérémonie solennelle. Dans la foulée, l’empereur remet Fouché à la tête d’un puissant Ministère de la police, et lui confie les affaires intérieures, tandis que lui dirige ses armées dans une succession de victoires militaires à l’étranger : Elchingen, Ulm, Austerlitz, Iéna, Eylau… Des complots sont démantelés : Dresde, la Haye Saint-Hilaire, le chouan Noël Prigent…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Joseph Fouché n’a jamais régné… officiellement ! Mais il a été l’un des hommes d’Etat les plus secrets et les plus puissants de France, sur une très longue période, à la fin du XVIIIème et au début du XIXème siècle. Pour preuve, il a été ministre et sénateur sous plusieurs régimes successifs et rivaux : la Royauté, la 1ère République, le Consulat, le Premier Empire, puis la Restauration. Ce qui lui valut une réputation de traître ultime, mais aussi de grande compétence et de visionnaire politique. Ce troisième opus couvre toute la période du Premier Empire et de la Restauration, jusqu’à sa mort. De nouveau, à travers le scénario de Nicolas Juncker, le lecteur sera sidéré par les relations tendues, de défiance absolue, qu’il entretenait avec Talleyrand (« De la merde dans un bas de soie ! » et Napoléon… L’expérience et les compétences rivales de ces trois hommes les obligeaient néanmoins à se tolérer et à s’utiliser diversement. Le format de 3 tomes et les contraintes inhérentes à un lectorat grand-public obligent Juncker à ne pas entrer dans le détail et à passer rapidement sur de nombreux paramètres de sa vie politique, qui auraient convenu aux férus d’Histoire. Néanmoins sa narration est ainsi équilibrée, rythmée et elle fait la part-belle au dessin semi-réaliste, documenté et souvent spectaculaire de Nicolas Mallet. Des intérieurs cossus sous l’Empire au tumulte des champs de bataille, en passant par la reproduction du Sacre (de David) ou du portrait de Fouché, en duc d’Otrante (par Dubufe), Mallet a fourni un sérieux boulot de reconstitution d’époque. Une page d’Histoire de première importance, et souvent méconnue, est désormais complète en trois tomes.